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Littérature -> Romans & Nouvelles |
| Metin Arditi Loin des bras Actes Sud 2009 / 21 € - 137.55 ffr. / 423 pages ISBN : 978-2-7427-8535-3 FORMAT : 11,5cm x 22cm Imprimer
Linstitut Alderson, près de Lausanne, accueille des jeunes gens généralement issus de familles aisées et originaires du monde entier. Mais en cette année 1959, Madame Alderson, directrice et veuve du fondateur, enregistre plusieurs défections qui mettent à mal léquilibre budgétaire de létablissement. Survient une offre de rachat américaine et tous les professeurs sont sur la sellette. Ceux-ci ont tous une histoire à cacher, des engagements de jeunesse douteux ou bien des drames intimes quil convient de ne pas révéler. On découvre au fil des chapitres une atmosphère oppressante, comme une vie en circuit fermé, des portraits de professeurs qui viennent donner corps au récit de ces quelques mois dinquiétude.
Metin Arditi nous fait rentrer dans ce pensionnat par les yeux de Madame dAbundo, professeur remplaçante dItalien, qui tente de se remettre à vivre après la mort de son fils. Elle parvient tant bien que mal à trouver sa place parmi les enseignants et va devenir malgré elle leur confidente et découvrir leurs secrets et leurs angoisses. Le pensionnat est devenu pour la population hétéroclite de ses professeurs un refuge ou bien un moyen de survivre ou de se protéger contre un monde menaçant, à limage de la Suisse.
Ainsi, Mc Alistair, le professeur danglais, américain converti au shintoïsme, a refusé de se battre contre les Japonais et maintient depuis lors une position anti-américaine qui le met en porte-à-faux face au repreneur ; ou bien Brunet qui enseigne lhistoire géographie, vit avec une mère acariâtre et a été lamant de Monsieur Alderson. Les photographies quil prend du lac de Lausanne semblent lui procurer ses seuls moments de bonheur. Irène Kowalski est la veuve inconsolée dun savant allemand ayant servi les intérêts nazis et mort dans un bombardement ; elle subit tous les jours le dénuement dans lequel cette mort la laissée, et elle serait totalement ruinée si linstitut ne lui accordait de temps à autre une avance quelle sempresse de jouer au casino.
Ces personnages et tant dautres hauts en couleur se succèdent au gré des pages dans des chapitres assez courts et bien rythmés. Au moment où chacun voit son poste remis en cause, Metin Arditi parvient à évoquer ce que devient la vie quand son assise quotidienne menace dêtre bouleversée. Chacun se dévoile enfin et cherche à assumer, qui son passé, qui ses faiblesses, pour pouvoir continuer à vivre.
Amélie Bruneau ( Mis en ligne le 14/09/2009 ) Imprimer | | |
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