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La mauvaise Education
Jean-Pierre Gattégno   Mon âme au diable
Calmann-Lévy 2010 /  17 € - 111.35 ffr. / 224 pages
ISBN : 978-2702141212
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Mélanger l’Education nationale qui se doit ou se devrait d’être porteuse de valeurs, avec la pègre qui n’a pas d’états d’âme, est une idée hardie. Ce mélange donne un roman insolite et attachant, car, sous une plume excessive, la plupart des situations sont réelles. La peinture au vitriol de ces collèges de banlieue à la dérive, le renoncement de leurs professeurs à exiger quoi que ce soit, le développement d’une jeunesse désabusée et violente, une société de plus en plus corrompue, tout cela existe parfois, ainsi que l’attirance vers la malhonnêteté quand on est en détresse.

L’auteur a repris tous ces éléments, a forcé le trait, et nous fait vivre à l’intérieur d’un collège hallucinant, avec des personnages hors du commun et dans une histoire «abracadabrantesque» : il s’agit pour un professeur vacataire d’assassiner sa proviseure s’il veut obtenir un meilleur poste...

Le sujet est traité avec beaucoup d’humour, de réflexion sur la difficulté à se sortir de situations de looser, et le montage du livre est conçu comme un thriller. Les éléments déclencheurs se succèdent lentement au début, puis, comme tout bon polar, s’accélèrent ; on finit par lire les 100 dernières pages comme on regarderait un bon film noir : accroché au fauteuil.

Théodore Simonsky, au cœur de l’intrigue, ambitionne un «vrai» poste de professeur de français, avec de «vrais» élèves motivés, et bien des références culturelles émaillent le roman, ainsi que de nombreuses références cinématographiques. Jean-Pierre Gattégno doit aimer le cinéma, il a su s’en inspirer, et, de fait, son livre n’est pas sans faire penser aux films des frères Cohen.


Dany Venayre
( Mis en ligne le 25/08/2010 )
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