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| Littérature -> Romans & Nouvelles |
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L'Ami des Hommes... et de la Reine ? | | | Harold Cobert L'Entrevue de Saint-Cloud
Editions Héloïse d’Ormesson 2010 / 15 € - 98.25 ffr. / 141 pages
ISBN : 978-2-350-87144-8
FORMAT : 14cm x 20,7cm
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«Le génie de la Révolution, écrivait Victor Hugo, s'était forgé une égide avec toutes les doctrines amalgamées de Voltaire, d'Helvétius, de Diderot, de Bayle, de Montesquieu, de Hobbes, de Rousseau et avais mis la tête de Mirabeau au milieu». Le jugement est élogieux et rend bien compte de l'importance qu'a eue Mirabeau au commencement de la Révolution française. Tout à tour pamphlétaire, rhéteur hors pair, champion du Tiers état et... conseiller occulte du couple royal, il n'a eu de cesse de combattre l'arbitraire et... de s'escrimer à sauver la monarchie. En effet, le célèbre tribun aspirait à de profondes réformes du système monarchique qui ne permettraient «ni à l'Assemblée de dévorer le roi ni au roi d'annihiler l'Assemblée».
C'est dans cette optique, c'est-à -dire dans le but à la fois de freiner les emballements du torrent révolutionnaire et d'encourager le couple royal à accompagner la régénération de la monarchie, que l'«Hercule de la liberté» rencontra secrètement Marie-Antoinette à Saint-Cloud, le 3 juillet 1790. Faisant fi de sa vive aversion à l'encontre de l'«Ami des hommes», la reine accorda une audience au député afin de s'enquérir de ses plans.
Dans son dernier roman, L'Entrevue de Saint-Cloud, Harold Cobert se penche sur cet entretien et imagine les propos que se seraient échangés «Madame Déficit» et Mirabeau lors de cette rencontre, à tout le moins nimbée de mystère. A cette occasion, «deux mondes se firent face : le passé et l'avenir, l'histoire ancienne et l'histoire en marche, la monarchie et la Révolution» (p.35). De ce tête-à -tête quelque peu insolite dépendait la survie de la monarchie.
La finesse du style rend la lecture de cet ouvrage particulièrement agréable, même si l'on peut s'interroger sur l'utilité des développements de l'auteur sur les idylles respectives de deux protagonistes. En ces temps de tourmente révolutionnaire, on peine à s'imaginer la reine et Mirabeau s'offrant le luxe de divaguer, de s'éloigner à ce point de préoccupations politiques autrement plus cruciales et immédiates pour s'adonner aux charmes de l'introspective... Le libertin entendait, en effet, «renverser l'inexorable cours de l'Histoire». Il en allait de la survie du couple royal et, pis, de celle de la pluriséculaire monarchie française. Rien de moins. L'exercice auquel s'est livré Harold Cobert n'en est pas moins réussi.
Alexis Fourmont
( Mis en ligne le 01/10/2010 )
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