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Chute libre
Cesare De Marchi   La Vocation
Actes Sud 2011 /  23 € - 150.65 ffr. / 318 pages
ISBN : 978-2-330-00195-7
FORMAT : 11,5cm x 21,6cm

Marguerite Pozzoli (traduction)


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Luigi Martinotti a toujours eu la vocation. Celle d’être historien. La mort de son père et l’absence affective de sa mère en ont décidé autrement, il sera cuisinier de frites dans un fast-food, après différents petits boulots semblables. Il n’empêche : il étudiera l’histoire quand même, mettra le réveil très tôt pour lire et travailler, ménagera des plages libres dans son emploi du temps pour aller en bibliothèque, rêvera de publier sur Attila ou Charles XII de Suède, le tout au détriment de sa vie privée dans laquelle il ne veut pas s’investir, malgré l’attachement, surtout charnel, qu’il porte à sa compagne Antonella, et au petit garçon qu’elle a eu avant lui.

Dès le début du roman, on trouve l’histoire curieuse et on la suit avec d’autant plus d’intérêt que le style est lui aussi curieux, un mélange de méticulosité, de réflexions générales sur la vie, de petits faits découverts peu à peu qui dépeignent un personnage attachant mais un peu incompréhensible dans ses réactions. Un grand souci de la minutie dans la description du cheminement de la pensée de Luigi nous fait basculer peu à peu dans la réalité du déséquilibre qui guette cet homme. A la suite du décès d’un historien décidé à le publier, il monte un enlèvement, réel ou imaginaire, d’enfant, dont la rançon devrait lui permettre d’arrêter de travailler pour écrire. Le second décès, celui d’un ami atteint d’une dystrophie musculaire et ayant mis fin à ses jours, signe son enfoncement dans la folie.

Au-delà du récit, ce livre peut être angoissant parce que toutes les situations sont communes, vécues ou presque par chacun, leurs déroulements et leurs conséquences sont effrayantes et nul n’est à l’abri de telles aventures. Cesare de Marchi part de choses simples et les transforme en enfer. Avec perspicacité, servi par un discours indirect libre, il analyse l’impuissance à lutter, la facilité avec laquelle on peut se laisser aller, la solitude de chacun, l’impossibilité d’aboutir à quelque chose. Une frustration, non dépassée, qui peut détruire. La véracité de ce raisonnement est renforcée par un style adapté aux évolutions de Luigi, sans tomber dans l’outrance ou le sermon, juste avec le décalage nécessaire entre les pensées de Luigi au cours d’une action et le déroulement de cette même action.

On peut sortir de ce roman déstabilisé par la difficulté de vivre et le poids du destin, ou alors décidé à ne plus déformer le réel et à prendre sa vie en main, la démonstration de la fatalité pouvant servir à lutter contre elle.


Dany Venayre
( Mis en ligne le 21/12/2011 )
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