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Âme colorée
Henri Lopes   Une enfant de Poto-Poto
Gallimard - Continents noirs 2012 /  17.50 € - 114.63 ffr. / 264 pages
ISBN : 978-2-07-013608-7
FORMAT : 14,1cm x 20,6cm
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Dans Poto-Poto, ce 15 août 1960, on danse pour fêter l’Indépendance du Congo : c’est l’insouciance des années lycée et des premières amours pour deux amies, Kimia et Pélagie, qui ne voient que l’opportunité de s’amuser et de flirter avec le séduisant Franceschini.

Henri Lopes, grande figure de la littérature africaine francophone, est un conteur qui traduit les atmosphères et colore d’une ambiance joyeuse ce début de roman. Puis, un courrier change le cours du destin : LA bourse d’étude tant convoitée est enfin attribuée à Kimia qui s’envole vers une prestigieuse université américaine.

L’ascension de son héroïne, du plus bas de l’échelle sociale à l’obtention de son statut de professeur d’université aux États-Unis, est accentuée par un changement d’écriture dont Henri Lopes maîtrise tous les codes. La problématique identitaire est au cœur de cette seconde partie du roman : «Aucun devin, aucun programme d’ordinateur n’aurait su prévoir que les négrillons enfantés par des analphabètes sur la natte, dans des ajoupas, manieraient un jour sans anicroche les langues de Shakespeare, de Goethe et de Pouchkine, jongleraient avec les algorithmes, traduiraient Eschyle et Suétone, piloteraient des avions à réaction, construiraient des routes, des immeubles, des ponts, dirigeraient des équipes dans des salles d’opération». Entre négritude et communautarisme, ses personnages empreints de la culture de Poto-Poto évoluent et, malgré leurs identités partagées, restent amis.

«Nous avions été plus des éléments du paysage que des membres de l’humanité. Yankee, mais «Française» aux États-Unis, mais Africaine pour les Français et Congolaise oubliée». Chaque pays à coloré l’âme de l’héroïne qui repousse sans cesse la question de la destination finale…

Alors, peut-être que des ''cendres que le vent emporte''...


Marie-Claude Bernard
( Mis en ligne le 30/03/2012 )
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