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Le roi fou
Pierre Schoendoerffer   L’Adieu au Roi
Grasset - Cahiers Rouges 2013 /  9,60 € - 62.88 ffr. / 280 pages
ISBN : 978-2-246-80321-8
FORMAT : 12,0 cm × 19,0 cm
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Un roman qui rappelle tout à la fois Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad et L’Homme qui voulut être roi de Kipling ; on peut aussi évoquer Apocalypse Now de Coppola (non sans raison car L’Adieu au roi est une des sources du réalisateur). Le roman, paru en 1969, obtint le prix Interallié, et a été porté à l’écran par John Milius, avec Nick Nolte dans le rôle principal.

Un texte dense qui entraîne le lecteur au fond de la jungle humide, chaude, de Bornéo. Il pleut presque sans arrêt tout au long du récit, et on sent la moiteur tropicale, on entend les insectes, les mille bruits peu rassurants. La première phrase : «De vastes nuages sombres, bousculés par le vent tiède de la mousson de nord-est, courent sur la mer de Chine. La houle soulève des vagues lourdes et plombées, qui s’écrasent sur la côte. La baleinière de sauvetage grince en talonnant la plage et finalement chavire en éparpillant avirons et naufragés dans l’écume du ressac». À un titre ou à un autre, tous les personnages du livre sont des naufragés survivants…

Une histoire forte d’hommes perdus, qui se reconstruisent dans la guerre. Le narrateur, un anglais, botaniste dans le civil, et un sergent radio australien sont parachutés à Bornéo à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec pour mission de rallier les tribus locales aux Anglais contre les Japonais qui occupent l’île. Perdus au milieu de la jungle, ils sont capturés et amenés au roi pour qu’ils décide de leur sort : «Je suis le premier homme blanc à avoir revu Learoyd et j’aurais dû le tuer à ce moment là. J’aurais évité beaucoup d’ennuis au roi d’Angleterre. Mais je ne savais pas alors qu’il était déjà fou, rogue comme un vieil éléphant, amok comme un pirate malais. Ensuite je suis devenu l’ami de Learoyd, le roi fou».

Or ce roi, les lecteurs l’ont rencontré aux toutes premières lignes du roman, le 13 février 1942, au moment de l’invasion japonaise : Learoyd est un soldat irlandais qui a refusé de suivre son chef, et qui a été le seul à sauver sa vie. Perdu, presque mort, il a survécu et s’est imposé comme roi aux tribus Murut du cœur de la jungle, qui vivaient loin de tout, dans un quasi isolement. La guerre entre Japonais et Anglo-saxons n’a guère de sens pour la majorité des Muruts, mais Learoyd, lui, compte l’utiliser pour faire de la nation qu’il vient de créer en unifiant les tribus, une nation qui compte. Il est l’un des rares personnages de ce court roman à être mu par une vraie ambition, qui causera sa perte. Face à lui se tient l’Anglais Fergusson, responsable du rétablissement de l’ordre dans l’île à la fin de la guerre : deux héros tragiques. Le narrateur observe, fasciné et impuissant, les combats et l’affrontement final.

Pierre Schoendoerffer peint un monde d’une autre époque, un temps où la guerre était noble, ses héros descendent tout droit des épopées antiques, fils d’Homère et de Xenophon, un monde d’hommes où les femmes ne passent qu’en ombres légères, où la mort prélève sa part et au-delà… Un très beau texte sur une période et un espace que connaissait bien Pierre Schoendoerffer (dont on rappelle qu’il fut le réalisateur de La 317e section qui se passait pendant la guerre d’Indochine). Surtout connu sans doute pour son œuvre de réalisateur et de documentariste, Pierre Schoendoerffer est un véritable écrivain et L’Adieu au Roi se lit d’une traite, roman de guerre et d’aventure humaine.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 22/05/2013 )
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