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Mort blanche
Valentine Goby   Un paquebot dans les arbres
Actes Sud - Babel 2018 /  7.80 € - 51.09 ffr. / 266 pages
ISBN : 978-2-330-09610-6
FORMAT : 11,0 cm × 18,0 cm

Première publication en août 2016 (Actes Sud - Domaine français)
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Paul et Odile s'aiment au début des années 1960, ils travaillent et vivent avec leurs trois enfants non loin de Mantes, dans un bourg tranquille, qui ressemble à n'importe quel bourg en France. Ils tiennent un café, Paul organise des bals le samedi soir, il est le roi de l'harmonica et de la fête. Ils sont généreux et le village en profite comme les visiteurs de passage, les campeurs parisiens qui y confient leur affaires à Paul d'un séjour à l'autre. La vie est belle, et Annie, la sœur préférée, valse avec son père sur un guéridon les soirs de fête, pour le plus grand plaisir de tous. Odile, la mère, éperdument amoureuse de Paul depuis ses cinq ans, observe, son fils Jacques endormi dans les bras ; Mathilde, aussi, sur une marche d'escaliers, avant qu'on ne l'envoie se coucher.

Mathilde est le personnage principal de ce roman familial. Mathilde, enfant de remplacement, née après la mort d'un petit frère, une fille alors que son père attendait un fils. Mathilde qui, pour être vue de ce père séduisant, multiplie les provocations enfantines. Mathilde qui, lorsque le drame s'abat sur la famille, sera, malgré ses dix-huit ans à peine, le seul soutien d'une famille disloquée par le malheur.

Le malheur : la tuberculose, la maladie qu'on ne nomme pas dans cette France juste sortie de la guerre, où la Sécurité Sociale est réservée aux salariés, les commerçants n'y ayant pas encore droit. Maladie terrible, «mort blanche» qui fait du malade - et son entourage avec lui - un pestiféré à éloigner de la communauté. Paul part en sanatorium, les maigres économies de la famille sont épuisées, Odile à son tour est atteinte, Mathilde et Jacques sont placés dans deux familles d'accueil par de sèches assistantes sociales, incapables de la moindre empathie. Annie est partie, avec son mari, bientôt leur enfant, elle participe à l'ostracisme général.

Le roman est celui du combat de tous les instants de Mathilde : combat pour se faire reconnaître de son père, combat pour aider ses parents aimants, sauver son frère Jacques ; un combat le plus souvent solitaire, à quelques exceptions près, avec Jeanne «la simplette», la directrice du lycée. Les autres se détournent, ils étaient présents aux soirées de bal, mais on ferme la porte au malheur pour ne pas être contaminé. En arrière plan : la guerre d'Algérie, qui emporte les fils du village et les rend déglingués à jamais. Le père mourra le 1er juillet 1962 (une mort annoncée dès la première page), mort qui coïncide avec l'indépendance de l'Algérie.

Valentine Goby qui, pour écrire ce roman poignant, s'est inspirée de faits réels, commence son récit cinquante ans plus tard lorsque Mathilde revient dans le sanatorium d'Aincourt qui a abrité ses parents. Un bâtiment d'architecture audacieuse dans les années 1930, aujourd'hui laissé au désastre de la ruine, alors que les sanas n'ont plus d'utilité. Un beau roman sur un aspect méconnu de la France des Trente Glorieuses, où s'attardaient encore des épisodes de la France du XIXe siècle. Si le thème est lourd, le roman est aussi habité par une énergie, celle de Mathilde, qui se bat avant tout pour la vie, celle des siens et la sienne, une énergie qui se nourrit aussi de celle de ses parents habités par leur amour, et la joie de vivre de Paul, joie communicative.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 30/05/2018 )
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