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Coup de foudre à Manhattan
Adelaïde de Clermont-Tonnerre   Le Dernier des nôtres - Une histoire d'amour interdite, à l'époque où tout était permis
Le Livre de Poche 2017 /  7,90 € - 51.75 ffr. / 473 pages
ISBN : 978-2-253-07050-4
FORMAT : 10,9 cm × 18,0 cm

Première publication en août 2016 (Grasset)
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Tout commence par un coup de foudre entre les deux personnages principaux issus de mondes que tout semble opposer, Werner Zilch, jeune «self made man», séducteur notoire, et Rebecca Lynch, riche héritière d'origine Juive.

Et si tout avait vraiment commencé une génération auparavant ? Car nos protagonistes ont tous deux une ascendance trouble et curieusement mêlée sans même qu'ils ne le sachent. Werner est un orphelin d'origine allemande adopté par un couple d'Américains de la classe moyenne. Chaque vêtement de l'enfant était brodé de la même phrase : «Cet enfant s'appelle Werner Zilch. Ne changez pas son nom, c'est le dernier des nôtres». La mère de Rebecca, quant à elle, cache un terrible secret qui la maintient dans un état de dépression chronique. La rencontre avec Werner la terrifiera à tel point que la famille Lynch va s'éloigner brusquement de New York.

Le roman se déroule sur deux périodes et deux temporalités : les chapitres dépeignent tour à tour le New York des seventies, décor des amours de Werner et Rebecca, et les derniers jours de la Deuxième Guerre mondiale par l'évocation de Dresde bombardée, de la capitulation allemande et ses conséquences humaines et politiques. Ces deux fils forment la trame de la tragédie commune à deux familles dévastées par la guerre.

La partie new-yorkaise ressemble (un peu trop) à un conte de fées moderne, une «success story» à l'américaine. Pléthore de superlatifs dans cette «love story» : un «très séduisant» roturier doué en affaires immobilières, amoureux d'une «très belle» jeune femme riche, libérée et artiste : «Je guidais Rebecca vers le lieu de notre dîner. Une table ovale avait été dressée avec le plus grand soin. Miguel, le traiteur... y avait veillé. La verrerie étincelait, tandis que, dans un flacon de cristal à facettes, le vin brillait comme un rubis sur la nappe brodée de fils dorés... Pour prendre l'apéritif en admirant le coucher du soleil, nous avions emprunté à Donna une banquette en bois blanc recouverte de velours... Le soleil s'enfonça lentement derrière les gratte-ciel pour laisser la place à des teintes plus douces de rose, de mauve et de gris».

Le couple va de coups de gueule en scènes passionnées, de ruptures en réconciliations. Werner s'enrichit rapidement : «ce fut l'une des périodes les plus heureuses de ma vie. Rebecca m'aimait et j'aimais Rebecca. L'argent coulait enfin à flot». Et tout se résume très vite à une vie facile et à la question «combien ?». Car tout s'achète, si l'on y met le prix, entre Manhattan, le Village et les Hamptons : le financement d'une entreprise de bien-être pour la soeur de Werner, l'acquisition d'un château «Sandmanor» dans le quartier huppé des Hamptons. Rebecca est peintre et a ses entrées dans l'Underground mais le New York des avant-gardes nous laisse sur notre faim, car il se résume finalement à une liste rapide de noms emblématiques de l'époque (Warhol, Hendrix, Joplin) et à l'évocation de quelques lieux mythiques (le club «The Scene») comme un théâtre d'ombres chinoises, un arrière-plan à l'idylle de nos deux protagonistes.

La narration qui nous dévoile l'histoire des deux familles sur fond de guerre est, quant à elle, plutôt réussie et passionnante. Elle nous entraîne de l'Allemagne détruite jusqu'en Amérique dans le sillage de la famille Zilch : les jumeaux Johann et Kasper, le père et l'oncle de Werner. Les Zilch évoluent dans le milieu de l'astrophysique et bénéficieront de l'opération ''Paperclip'' montée par les services secrets américains ; elle avait pour but d'exfiltrer vers les États-Unis un grand nombre de savants nazis et de leur fabriquer une virginité politique. Le plus célèbre des scientifiques récupérés par les Américains étant Wernher von Braun, le père des V2.

L'auteure insère subtilement ses personnages dans la tourmente de l'Histoire et maintient le suspense sur les origines de Werner jusqu'au coup de théâtre final. Le Dernier des nôtres est le deuxième roman d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre.


Sylvie Koneski
( Mis en ligne le 29/09/2017 )
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