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Le plaisir du paradoxe
Roland Jaccard   Station terminale
Serge Safran Editeur 2017 /  15,90 € - 104.15 ffr. / 151 pages
ISBN : 979-10-90175-63-1
FORMAT : 12,5 cm × 19,0 cm
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Roland Jaccard est le plus lausannois des dandys écrivains français. Il est également adepte de la cuisine japonaise. Dans ce (premier) roman au style cristallin, le narrateur, ayant appris la mort de son frère dans un accident de voiture (peut-être un suicide), part à Paris et tombe sur un journal intime qui raconte l’été 2014, quelques mois avant sa fin tragique. Le professeur de français de Lausanne, à la vie rangée et conformiste, est scandalisé par la découverte de la vie dissolue de son frère, alerte septuagénaire, mufle cynique, manipulateur et chasseur de Lolitas, un romancier dont les livres sont un cocktail de dragues exotiques, comme chez son ami Gabriel Matzneff, avec un léger penchant suicidaire. Psy, essayiste, provocateur talentueux, né à Lausanne, il vécut en exil à Paris, voyageant de palace en palace. Le disparu aimait la piscine, d'ailleurs surnommé par Jérôme Garcin «le Tarzan vaudois de la piscine Deligny».

On aura vite compris que ce portrait est celui en miroir de Roland Jaccard lui-même, comme s’il se regardait du coin de l’œil et d’un point de vue posthume. Le frère fictif lui permet de se peindre avec beaucoup d’autodérision et il ne craint pas la concurrence pour dire du mal de lui-même. Station terminale fait alterner des extraits du journal intime du défunt et les commentaires acides et choqués du frère sur cette prose dévergondée. Pour se venger de la gloire de son frère, il va en publier le journal.

On a grand plaisir à suivre notre baroudeur de Séoul à Tokyo où l’attend, fidèle, une de ses nombreuses maîtresses, toujours dans des hôtels de luxe dont la ville est saturée. L’humour, l’ironie, un esprit pétillant ravageur filent entre les lignes. C’est un très joli billet d’embarquement pour le plaisir, sans retenue, pour tous les plaisirs ! Tout à la fois autobiographie, autofiction, mise en abîme, pastiche littéraire, journal philosophique... à lire sans modération, pour le plaisir de l’esprit. «Quant à Vienne, c’est mon foyer spirituel. Certes, je ne suis ni Freud, ni Schnitzler, ni Zweig ni Karl Kraus (un peu Altenberg sans doute) mais leur sang coule dans mes veines (…). End station… sous peu. En bon nihiliste, je devrais dire enfin» (p.18).


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 07/04/2017 )
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