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Gosse gâté
Nick McDonell   Douze
Denoël - Denoël & d'ailleurs 2004 /  20.00 € - 131 ffr. / 324 pages
ISBN : 2-207-25386-4
FORMAT : 14 x 21 cm

Traduction de Philippe Rouard.
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Parmi les jeunes adolescents et riches new-yorkais, il y a ceux qui décident de passer un an à faire le tour du monde pour dépenser une part de leur héritage, d'autres à faire des fêtes dans de sublimes maisons de Manhattan pour claquer le fric de papa et maman, et puis il y a celui qui choisit d'écrire sur cet univers. À dix-sept ans, Nick McDonell choisit donc la troisième solution et intitule son premier roman Douze (Twelve).

White Mike, dealer rebelle et blasé, se penche sur le sort funeste de ses autres amis blancs et riches, qui, eux aussi, filent un mauvais coton. Il distribue cette drogue, la «Twelve», à tout le voisinage, et tout particulièrement à l'abord du Nouvel An, lorsqu'une grande fête se prépare, celle de Sara, la fille la plus populaire du lycée. Douze est le récit de quatre journées qui mènent tout droit vers l’orgie meurtrière, rappelant – ou, plutôt, annonçant – le massacre au lycée de Columbine. Le montage des événements est assez bien construit et l’on passe de l'un à l'autre des personnages avec aisance et clarté. La traduction est précise et fluide.

Néanmoins, on est vite agacé par un Nick McDonell qui a tout l'air de vouloir se faire le témoin post-pubère d'une génération à la dérive, gâtée et sans repères. Et puisque cette génération a tout et plus que tout, on ne doit pas s'étonner qu'elle pompe sans état d'âme du déjà-vu. La trame du riche adolescent à la dérive errant dans Manhattan pendant la période des fêtes, on connaît, cela s'appelle L'Attrappe-cœur, et c'est le livre culte des années 1950, signé Salinger. Quant à la référence à Camus qui sort tout droit de l'éducation encore fraîche de notre auteur, on s'en passerait bien, vu le manque de réflexion qu'elle évoque, du genre, c'est vrai, ça, il y a des rats à New York, de gros rats, tiens, comme dans La Peste... Et pour couronner le tout, la lassitude l’emporte devant les quelques pensées politiquement correctes pour les Noirs de Harlem qui, forcément, font de la boxe, pour les employés de supermarché qui nettoient, évidemment, les saletés après le passage des gosses de riches, et pour la France («I love Paris, dixit White Mike) avec un dernier joint fumé sur les bords de Seine.

En résumé, Douze peut se lire comme une sorte de sitcom, aux personnages sans profondeur, et aux sorts manichéens. Précurseur de la tragédie du lycée de Columbine, certes, ce livre ne doit pas moins une part de son succès à la vague littéraire et cinématographique qui suivra l'épisode, et qui est certainement un témoignage bien plus averti des dérives de la jeunesse américaine. En fin de compte, on préférera nettement relire L’Attrape-cœur.


Anne-Cécile Bourget
( Mis en ligne le 20/08/2004 )
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