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Nostalgie coréenne
Sok-Yong Hwang   Le Vieux jardin
Zulma 2005 /  23 € - 150.65 ffr. / 573 pages
ISBN : 2-84304-338-7
FORMAT : 14,0cm x 21,0cm

Traduit du coréen par Jeong Eun-jin et Jacques Batilliot.
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La Corée n’est pas en France le pays le plus familier ; notre horizon asiatique est celui de l’ancienne Indochine (Vietnam) ou du Cambodge, ou encore de la Chine et du Japon. Hormis sa partition, le souvenir déjà lointain de la guerre de Corée (1950/53), et l’irruption de la Corée du sud comme exemple de réussite économique sur la scène internationale, le public français est largement ignorant de ses réalités.

Hwang Sok-Yong, écrivain coréen né en 1943, est ainsi inconnu en France, bien qu’il soit l’un des écrivains de sa génération lu à la fois en Corée du Nord et en Corée du Sud. Engagé politique, il a passé plusieurs années de sa vie en prison et en exil, souvenirs qui teintent d’autobiographie son roman Le Vieux jardin, premier volume d’une trilogie, éditée par les éditions Zulma (L’Invité, et Sim Ch’ông, publiés en 2004). Dans sa postface, Hwang Sok-Yong indique son propos : «le Vieux jardin serait le portrait d’une génération qui a poursuivi le rêve d’une vie meilleure» (p.564).

Le roman s’articule autour d’un fait politique réel : le massacre de Kwangju, qui eut lieu le 18 mai 1980 ; ce jour là, le régime ordonna une répression militaire violente de manifestants qui proclamaient leur aspiration à une démocratisation du régime dans le cadre du «printemps de Séoul». Pour les Coréens, c'est l’une des dates clés de leur histoire contemporaine, et, pour les intellectuels de cette génération, il s’agit d’un moment central qu’ils évoquent souvent dans leur œuvre. Cependant Hwang Sok-Yong est le premier à en faire le sujet même d’un roman, à travers le destin de son personnage central, Hyônu, clandestin puis prisonnier politique. Le Vieux jardin est un roman engagé qui décrit les choix et les impasses politiques de plusieurs générations coréennes : celle du père de l’héroïne Yunhi, qui paiera toute sa vie une courte fascination pour le communisme, celle des deux héros Yunhi et Hyônu, celle aussi des amis de Yunhi qu’elle retrouve dans son exil berlinois qui s’achève avec la chute du mur le 9 novembre 1989. Pour l’essentiel, l’action se déroule entre 1980 et la fin du siècle, dans ces vingt années de changement internationaux radicaux, et de déclin du communisme, symbolisé par l’effondrement de l’URSS.

La narration se fait sur le mode de récits entrecroisés, celui de Hyônu rendu à la liberté après avoir purgé sa peine de prison, et la lecture des carnets écrits au présent de Yunhi avec qui il a vécu une histoire d’amour brève et passionnée. Yunhi, peintre, militante, qui s’exile à Berlin où elle s’insère dans le milieu des exilés coréens, et noue une amitié avec Maria, allemande, alcoolique qui dessine son désespoir en lignes emmêlées dont elle donne le sens à Yunhi. L’essentiel du roman est sans doute là : dans cette quête du sens : sens du monde, sens des destins individuels, des relations humaines ; saveurs qui rattachent à la réalité : la gastronomie coréenne recréée dans le lointain Berlin, mais aussi la peinture qui est à la fois illusion et vérité et permet d’appréhender le monde à défaut de le comprendre. Sens de la révolte maintenue de Song Yôngt’ae, l’ami des jours de militantisme, qui finira par passer en Corée du Nord… Des générations différentes prises dans les rets politiques de l’histoire, histoire contraignante à laquelle échappera sans doute Un’gyôl, la jeune fille, qui représente l’avenir…

Il ne faut pas pour autant réduire Le Vieux Jardin à sa seule dimension de roman engagé, car c’est aussi une belle histoire d’amour, une réflexion nostalgique sur le temps qui passe et s’évanouit, comme s’évanouit et reste présent le souvenir des êtres aimés. Si les dialogues sont souvent maladroits (mal traduits ?), en revanche il se dégage une réelle atmosphère de ce gros roman, dont les meilleurs passages ne sont sans doute pas les passages politiques, mais ceux qui décrivent à petites touches la survie quotidienne.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 23/02/2006 )
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