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Littérature -> Romans & Nouvelles |
| Alain Fleischer Quelques obscurcissements Seuil - Fiction et cie 2007 / 15.80 € - 103.49 ffr. / 164 pages ISBN : 978-2-02-096230-8 FORMAT : 14,0cm x 20,5cm
Date de publication : 23/08/2007 Imprimer
Alain Fleischer poursuit cet automne son uvre autobiographique. Le mot importe tant lentreprise est traitée avec sérieux : au point que lauteur prend le temps ici dune longue préface afin dexpliquer le texte, et sa réédition. Car Quelques obscurcissements est une réédition (1991) qui se veut un texte nouveau, mis en relief par la parution, lan dernier, de LAmant en culottes courtes (qui sort ce mois en poche au Seuil). À moins que ce ne soit linverse et que ce premier texte ne vienne éclaircir (malgré son titre) son prédécesseur. Qui est en fait son suivant, si lon rétablit la chronologie de la vie ici remémorée
Et lon a bien la preuve que la reconstruction autobiographique est un édifice étrange, échappant au dictat de toute gravité : commencez par la fin, il tiendra quand même debout !
Car ce roman vieux de 15 ans et quelques évoque un épisode faisant suite, sept ans après, à celui évoqué dans LAmant en culottes courtes : le narrateur, à loccasion dun passage à Londres chez son oncle et sa tante Uncle Bandi et Auntie Lencke -, pour son anniversaire, retombe nez à nez avec celle qui fut sa première
maîtresse : Barbara, son aînée, résidente de la famille daccueil où, jeune adolescent, il venait apprendre un Anglais exempt de toute coloration suspecte, de ce «terrible accent hongrois» jamais éliminé chez sa tante et son oncle ; Barbara aimée et butinée alors quil ne portait encore que les culottes courtes éponymes
Les retrouvailles sont étranges, comme permises par une rupture de lespace/temps ; ont-elles leur place dans la vie du narrateur devenu plus adulte ?
Une scène retiendra lattention. celle dun coït à la bestialité enivrante, dans une cabine téléphonique nimbée de fog
Alain et Barbara y expriment avec violence, dans un tourbillon de sécrétions, ce qui les a lié autrefois
et les liera pour toujours, et noir sur blanc
Un texte superbe, petit bijou mémoriel habillé de vélin et dun peu dencre, et accompagné dun second texte, plus anecdotique : La Fontaine von Teck, texte rédigé le lendemain de cette nuit embrumée. Ou comment écriture et fiction peuvent parfois tisser un lien comme organique
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 17/09/2007 ) Imprimer
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