|
|
| Littérature -> Romans & Nouvelles |
| Luis de Miranda Paridaiza
Plon 2008 / 18,90 € - 123.8 ffr. / 198 pages
ISBN : 978-2259208215
FORMAT : 13X20 cm
Date de parution : 21/08/2008.
Imprimer
2012, parallèlement à la vie concrète sur Terre, un jeu interactif, Paridaiza, sémancipe et devient de plus en plus populaire. Ce jeu vidéo, via Internet, est une simili société dotée de repères spatio-temporels, visuels et culturels identiques à la réalité mais profondément magnifiés. Lhabitant-joueur crée de un à trois personnages quil façonne à sa guise tant physiquement quau niveau comportemental. Les échanges économiques et relationnels sy organisent tout comme dans la vraie vie mais ôtés des frustrations qui déstabilisent, inhibent ou agacent.
La toute puissance, cette omnipotence si caractéristique du jeune enfant, règne en maîtresse. Toutefois, la manipulation des esprits est sous-jacente et les desseins de ses créateurs restent à la fois confus et potentiellement dangereux. Pour combler une solitude croissante et dinsupportables apathies amoureuses, Paridaiza devient le pot de miel nourricier dune population en totale errance affective. Dautant que ses géniteurs rivalisent de concepts novateurs pour exacerber dans ce monde virtuel, les sens, les émotions, qui donnent limpression aux joueurs dune vie plus intense, plus aventureuse.
Nuno, Clara, Angelot, entre autres, sont les héros mis en scène par lauteur. Le lecteur suit leurs pérégrinations dans le monde «merveilleux» de Paridaiza et, par de brèves parenthèses, leur existence parisienne dune offensante banalité. Parce quils narrivent pas à saimer avec spontanéité, Nuno et Clara vont se reconquérir dans le jeu de simulation.
La construction du roman de Luis de Miranda ressemble à une pièce de théâtre. Composé de deux parties, le texte est découpé en simili actes et scènes courtes qui offrent une vivacité dans le déroulement des différentes intrigues et notamment dans la démonstration des effets pervers de la prépondérance dune vie virtuelle sur le réel. Le romancier propose une réflexion, à travers une narration sans surprise, sur lincapacité des individus à construire une relation sentimentale et plus globalement sur la place de la valeur Amour. Toutefois, la densité des thématiques sous-jacentes (le progrès, lendormissement des masses par des substituts de bonheurs virtuels, le pouvoir qui se concentre en des mains et des cerveaux de plus en plus invisibles, limportance donnée à laspect physique
.) est telle quil est difficile de se laisser happer par ce Paridaiza qui ressemble plutôt à un hybride dune multitude de genres littéraires. Peut-être que lauteur aurait gagné de la substance en faisant des choix limpides, ce qui aurait clarifié son intention.
Frédéric Bargeon
( Mis en ligne le 20/08/2008 )
Imprimer | | |
|
|
|
|
|