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Littérature -> Romans & Nouvelles |
| Véronique Beucler Les Particules de mon mari sont authentiques Albin Michel 2008 / 19.50 € - 127.73 ffr. / 311 pages ISBN : 978-2-226-18840-3 FORMAT : 13cm x 20cm
Date de parution : 20/08/2008. Imprimer
Le roman se déroule dans une petite république lointaine des Caraïbes. Comme il se doit, la France y assure son rayonnement par lintermédiaire dune ambassade. A Conception, lambassadeur est Hubert dOlmetto des Imbroglios. Ce dernier veille avec une prestance vieillotte, poussiéreuse, désuète et dans une dignité totalement décalée, la Résidence. Obsédé par la fête du 14 juillet, illustre symbole de la République Française, il gère ses journées tout comme son personnel avec la méticulosité dun horloger et la tyrannie dun maître sur ses esclaves. Toutefois, les plus ridicules dans lhistoire sont bien évidemment lui-même et Penthésilée, sa bourgeoise de femme, dont le quotient intellectuel semble plus proche de celui dun gallinacé que dun prix Nobel.
Le silence et lhypocrisie sont des valeurs sûres en diplomatie et dans les relations professionnelles en général. Alors, tout le monde se gausse mais en toute discrétion, derrière un visage morne, lisse démotions. Malencontreusement, Clara, la jeune conseillère commerciale, par un mail mal adressé, va faire éclater laversion générale à légard de Monsieur et Madame dOlmetto des Imbroglios.
La narratrice, Isa, amie de Clara, raconte cette folle journée durant laquelle, à travers les douceurs et les spécificités tropicales dune île, toute la petite communauté des sbires de lambassadeur va se battre pour chercher à subtiliser ce fameux mail avant quil ne soit lu.
Véronique Beucler aborde le milieu de la diplomatie française avec humour et un cynisme léger, agrémenté par une intrigue anecdotique mais sans profondeur. Pour donner semble-t-il un peu doxygène et de consistance, les monologues intérieurs dIsa sur sa vie dans les Caraïbes et son amour naissant pour un homme autochtone sont malgré tout lassants. Tout comme est agaçante lhabitude que prend la romancière a achalander ses phrases dune succession de synonymes ou de métaphores exprimant la même idée («Je ne pouvais lassocier à rien ou alors la pluie, mais une pluie consolante, caressante, ou à la douceur de flocons tiédis au soleil, à des milliers de baisers mouillés, à la chute de pétales dun pommier croulant de fleurs, au vent dété, à ses bourrasques
» p.121) ; ce qui, à la longue est éreintant pour le lecteur.
On pourra aussi reprocher une approche assez manichéenne des personnages : soit ils sont merveilleux, soit ils sont insupportables ; tout ceci manque d'épaisseur et de complexité. Lexpérience personnelle et réelle de la romancière dans les ambassades lui a apparemment laissé beaucoup danimosité quelle semble soulager dans ce roman.
Frédéric Bargeon ( Mis en ligne le 22/09/2008 ) Imprimer | | |
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