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Littérature  ->  Essais littéraires & histoire de la littérature  
 

Une pensée en mouvement
Friedrich von Schiller   Autoportrait
Klincksieck - L'esprit et les formes 2004 /  17 € - 111.35 ffr. / 134 pages
ISBN : 2-252-03424-6
FORMAT : 15x21 cm

Textes réunis par Hugo von Hofmannsthal.
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Hugo von Hofmannsthal a publié en 1925 un recueil de lettres de Friedrich Schiller (1759-1805), adressées à divers destinataires, mais principalement à Goethe. Cet ensemble d’un peu plus de 200 lettres vise à brosser un portrait en creux d’un auteur admiré par Hofmannsthal.

Ces lettres permettent de retracer l’évolution de la pensée de Schiller entre 1782 et 1805 (date de sa mort). On y observe à l’œuvre le processus de création chez l’auteur : on y lit la progression de l’écriture de ces pièces, ses hésitations, l’influence de ces lectures (notamment les Anciens, Racine ou Shakespeare) sur ses conceptions dramaturgiques. On peut y voir, au fil des ans, l’admiration croissante pour celui qui devient son ami, Goethe. On y observe aussi l’engouement croissant de Schiller pour l’histoire, grande source d’inspiration pour ses œuvres dramatiques. Schiller commente aussi bien l’actualité politique (la lettre du 21 décembre 1792 à Gottfried Körner montre par exemple son intérêt pour Louis XVI et la Révolution française) que la production littéraire de son temps (Klopstock, Herder).

L’édition est précédée d’une introduction de Hofmannsthal qui nous éclaire sur les raisons de cette publication. Hofmannsthal pense que la personnalité d’un auteur est à chercher dans ses œuvres et non dans sa vie. Regrettant que Goethe n’ait pas laissé de portrait de son ami, il espère que la lecture des lettres qui suivent aidera à cerner le personnage. Dans une période de crise, Hofmannsthal voit en Schiller (bien plus qu’en Goethe) le représentant de «l’être allemand». Il est aussi séduit par une sorte de naïveté dans son rapport au monde.

Charles Brion propose, à l’occasion de cette réédition, un commentaire centré sur la relation Schiller/Goethe et sur les raisons pour lesquelles le personnage de Schiller est beaucoup plus important pour Hofmannsthal que celui de Goethe. Il s’attache à montrer qu’en une période de détresse (six ans après le traité de Versailles qui démantèle l’Autriche-Hongrie et quatre ans avant sa mort), Hofmannsthal trouve en Schiller une figure de rassembleur de la germanité. De plus, Schiller apparaît comme une sorte d’alter ego pour Hofmannsthal, lequel se reconnaît d’évidence dans les conceptions dramaturgiques de celui-ci. La personnalité de Schiller, le fait que ce soit un homme qui doute perpétuellement (contrairement à Goethe), et dont ce doute produit de grandes œuvres, n’est pas pour rien dans la fascination qu’il exerce sur Hofmannsthal.

Le lecteur s’interroge cependant sur la logique à l’origine du rassemblement de ces lettres. Cet aspect n’est pas du tout abordé par C. Brion dans sa présentation. On se demande en effet quels critères ont présidé au choix de ces lettres. Par ailleurs, il s’agit manifestement d’extraits, et non de lettres complètes : on aimerait plus de précisions sur le choix de ces extraits. Il nous paraît difficile de proposer un commentaire sans s’interroger sur la logique ayant présidé à la constitution du corpus. Enfin, il aurait été utile de donner quelques éclaircissements sur les destinataires peu connus de certaines lettres (Heribert von Dalberg ou Reinwald par exemple). Elles n’en présentent pas moins un intérêt certain en nous permettant de suivre pas à pas le processus de création chez Schiller, ce que souligne C. Brion dans sa présentation : «C’est précisément une des grandes chances offertes par cette correspondance que de nous permettre d’assister à une pensée en mouvement.»


Cécile Obligi
( Mis en ligne le 24/01/2005 )
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