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Portraits de femmes écrivains | | | Stefan Bollmann Laure Adler Les Femmes qui écrivent vivent dangereusement Flammarion 2007 / 29 € - 189.95 ffr. / 149 pages ISBN : 978-2-08-011641-3 FORMAT : 21,5cm x 28,0cm
Traduction de Odile Demange. Imprimer
Allemand, Stefan Bollmann, a déjà écrit Les Femmes qui lisent vivent dangereusement. Ici, il sagit des femmes qui écrivent, dauteures. Louvrage est de belle qualité technique, avec des photos pleine page, portraits émouvants, face au texte qui décrit la vie de la femme étudiée. Une courte bibliographie clôt lensemble.
La couverture du livre est fournie par Françoise Sagan, au dos, Madame de Staël (la seule qui soit morte relativement jeune : 51 ans en 1817), George Sand (morte à 72 an), Colette (81 ans), Simone de Beauvoir (78 ans), Marguerite Yourcenar (84 ans) et Arundhati Roy, avec une citation de la préface de Laure Adler : «certaines dentre elles - pour qui lécriture nécessite solitude, rupture du lien social, repli dans un cercle familial choisi, souffrances intérieures exacerbées, corps négligé, mais cerveau en ébullition - manquent de pitié pour elles-mêmes, meurent jeunes, en pleine lucidité, faisant face aux terreurs suprêmes». Curieuse illustration des photos choisies, puisque toutes à lexception dArundathi Roy (vivante, elle) - sont mortes à un âge avancé !
Ce manque de rigueur est dailleurs assez symbolique de lensemble de la préface de Laure Adler sobrement intitulée «Féminitude» ! A trop vouloir démontrer, on risque les lieux communs, et les propos convenus : «car une femme qui écrit nest pas une. Elle est innombrable. Elle ne peut compter les personnes quelle contient en elle» (p.14) ; on est alors tenté de poser la question impertinente : et Flaubert, lorsquil commente «Madame Bovary cest moi» ? Et le Balzac de la Comédie humaine ? Nest-ce pas au fond la définition de tout véritable écrivain ? Sans se livrer à un jeu un peu cuistre de citations, notons que beaucoup des propos de Laure Adler sappliqueraient dailleurs tout autant à des hommes
Peu importe, le livre tient surtout aux choix de Stefan Bollmann, quil organise selon huit axes : «La lutte avec lange», «La carte de lamour», «Maisons de maîtres et boudoirs», «Des alpages à la Villa drôle-de-repos», «Ecrire pour vivre ; vivre pour écrire, écrire pour résister», «Paris-New York», «Lamour et lart sont internationaux». Il introduit assez longuement son recueil en se posant la question : «les femmes écrivent elles autrement ? Celles dautrefois écrivaient en tout cas dans des conditions bien différentes de celles des hommes» (p.18).
Dans ces voies ouvertes, Stefan Bollmann présente de façon claire lessentiel de la vie du personnage, et lintérêt tient à la découverte de femmes peu connues : Mary Wollstonecraft, mère de Mary Shelley (lauteur de Frankenstein), Bozena Nemcova la tchèque ou Paula Fox lAméricaine
Sinon, on retrouve toutes les attendues : Virginia Woolf et George Sand, Agatha Christie, Christine de Pisan, référence quasi obligée de «grande ancêtre» ! Ceci dit, la brièveté inévitable des notices laissera le lecteur exigeant sur sa faim. Le tout donne un livre pas désagréable, mais pas fondamental ! A poser et à feuilleter
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 25/05/2007 ) Imprimer
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