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L’innocence de l’enfance
Jenny Wingfield   Les Ailes de l'ange
10/18 2013 /  8.80 € - 57.64 ffr. / 424 pages
ISBN : 978-2-264-05621-4
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication française en avril 2011 (Belfond)

Traduction d'Isabelle Chapman

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En juillet 1956, Swan, 11 ans, débarque dans la ferme familiale de l’Arkansas avec ses parents : son père, Samuel, prédicateur méthodiste inspiré, Willadee, sa mère, personnalité douce et discrète, et ses deux jeunes frères, Noble et Bienville. Ils viennent pour la traditionnelle fête familiale qui réunira autour d’un gigantesque barbecue tous les enfants de John et Calla : Toy, vétéran, unijambiste, marié à la trop belle Bernice dont il est fou amoureux et qui, elle, sorte de Scarlett médiocre, ne l’aime guère. Deux autres fils aussi, Sid et Alvis, mais qui n'auront que peu d'importance dans l’histoire. John et Calla vivent en tenant, de façon séparée, dans leur vieille ferme, Calla une boutique «bazar», le jour, et John un bar, la nuit, à l’enseigne ''Never closes''. Des personnalités appréciées l’une et l’autre dans leur environnement, et leurs commerces respectifs ne désemplissent pas. Couple uni, ils se sont éloignés l'un de l'autre sur un malentendu et depuis vivent ensemble, proches et séparés comme ces personnages de baromètre qui sortent alternativement de leur abri.

Jenny Wingfield peint une société «typiquement américaine», de l’Amérique des années 50 : celle des longs étés, des ménagères attentives et bonnes cuisinières, de la musique country, des concerts improvisés, d’une solidarité parfois rude, d’une pauvreté bien gérée, de grosses voitures, de chevaux et de grands espaces… Toute une microsociété avec ses tensions, ses souvenirs enfouis, ses morts tus, mais non oubliés, ses rivalités et ses frustrations. Cependant l’ensemble donne une vie agitée, pleine de bruits, de rires, autour de la cuisine, de la musique…

Des préoccupations et souvenirs des adultes, les enfants ne ressentent que les échos lointains, plutôt soucieux, eux, des jeux et de la rencontre inopinée avec un petit garçon, Blade, fils des voisins. Ceux-ci, les Ballenger, vivent dans une atmosphère familiale noire à l’excès, terrifiés par la violence sans limite du père, là où la famille de Swan a plutôt un côté «petite maison dans la prairie» ; les deux mondes vont se rencontrer dans un choc brutal. Un des thèmes de ce récit très romanesque est justement l’enfance, son innocence, sa fragilité…

L’héroïne principale, Swan, est une enfant précoce, qui observe mais agit aussi, et c’est somme toute par son regard que le lecteur découvre l’univers des familles Moses et Ballenger, même si elle n’est pas la narratrice. Le roman ouvre brutalement sur le suicide de John, qui bouscule les projets de chacun et va contraindre les uns et les autres à révéler leur vraie personnalité. «John Moses n’aurait pu choisir plus mal son jour et sa façon de mourir, même s’il les avait prévus depuis longtemps. Possible après tout. Avec une tête de mule comme John. Le week-end de la réunion de famille se déroulait à merveille - enfin normalement - quand il s’était avisé de tout gâcher». Son suicide contraint chacun à changer de vie brutalement et redistribue les rôles dans la famille.

Jenny Wingfield peint à grands traits, souvent simples pour ne pas dire caricaturaux, chacun des personnages : la douce Willadee, Samuel le pasteur dont l’énergie sans concessions indispose paroissiens et autres pasteurs, Toy le mutique qui porte en lui trop de lourds souvenirs et de passion inassouvie, Bernice, bimbo sans scrupules, Calla en mère courage et grand-mère attentive, Blade l’enfant brutalisé. Confronté à la violence, aux difficultés, chacun va réagir différemment, les véritables personnalités vont se révéler, en bien ou en mal. En fait, l'une des faiblesses du récit est sans doute là : dans un relatif manichéisme qui peint le monde en rose ou en noir, sans grandes nuances. Ceci dit, si l’on prend ce texte pour ce qu’il est, une lecture de divertissement, et un roman populaire un peu mélo qui finit plutôt bien, la lecture est alors facile et plaisante.

Scénariste pour le cinéma, Jenny Wingfield écrit avec Les Ailes de l’Ange son premier roman et l'on imagine bien la série télévisée qui pourrait être montée à partir de cette intrigue.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 24/06/2013 )
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