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Littérature -> Poches |
| Titiou Lecoq Les Morues Le Livre de Poche 2013 / 7,10 € - 46.51 ffr. / 403 pages ISBN : 978-2-253-16680-1 FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm
Première publication en août 2011 (Au Diable Vauvert) Imprimer
Voici un livre quon pourrait se contenter de juger sur sa couverture, contrairement au proverbe anglais : un titre trivial et une paire de jambes en bas résilles
mais blancs car ici, on nest pas complètement trash, on sessaye à peine au border line.
Voilà ce que propose ce livre qui se veut, selon la 4ème de couverture «le roman dune époque, la nôtre». Ô Tempora, ô Mores ! Triste époque que la nôtre si ce bouquin en est lécho. On nous présente ici ces fameuses morues, soit un groupe de trentenaires pleins de vague à lâme of course dont une descendante de Gabrielle DEstrées, un geek brillant et asocial mais sympa, une fille finalement insignifiante et puis, la quasi héroïne, une jeune femme presque normale qui a perdu sa meilleure amie, suicidée. On sattend donc à une chronique de société sur la misère sociale / sexuelle / professionnelle
(Rayer la mention inutile). Et non ! Car on découvre que la suicidée en question a sans doute été assassinée à cause de ses actions politiques contre la privatisation des institutions culturelles, etc. etc
Et hop ! Enquête journalistique.
Le fil est grossier, on ny croit que très peu, voire pas du tout. Et même si la foule des gens croisés est dense, les personnages secondaires, comme les héros, sont si caricaturaux et attendus quon se désespère dêtre enfin surpris par lune de leurs réactions. Même chose pour la verve féministe utilisée par ces morues, rédactrices avides du manifeste des morues qui grosso modo est au féminisme ce que la télé réalité est au journalisme dinvestigation.
En terme décriture, on a du mal aussi à accrocher à ce style qui oscille entre un langage vaguement soutenu est-ce pour faire «littérature» ? -, lemploi de vocabulaire grossier et vulgaire, et surtout une manie décriture assez agaçante, le name dropping intellectuel. Ainsi, les protagonistes nen finissent pas, à rythme constant, de balancer des paragraphes historiques (sur la précitée dEstrées), pseudo scientifiques passage douteux sur le Gulfstream -, ou sous-philosophique - on croise aussi Michel Foucault
Est-ce pour traduire les habitus dune classe socio-générationnelle nouvelle, celle des trentenaires passés par la fac qui peuplent bars et cafés branchouilles décrits dans louvrage ? Peut-être, mais la mayonnaise ne prend pas et lon peine à finir tant par manque dintérêt pour lintrigue que par agacement des tics décriture.
On pourrait catégoriser ce livre comme version française de la chick-lit américaine, ce que viendrait confirmer la couverture dont nous parlions. On pourra alors mettre à profit le temps dune manucure pour lire cet ouvrage, et il conviendra de loublier dans le métro sur le chemin du retour.
Lis Massart ( Mis en ligne le 07/06/2013 ) Imprimer | | |
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