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Vivre, et mourir
Cesare Pavese   Le Métier de vivre
Gallimard - Folio 2014 /  8.90 € - 58.3 ffr. / 588 pages
ISBN : 978-2-07-045357-3
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Michel J. Arnaud (Traducteur)

Martin Rueff (Préfacier)

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Le Métier de vivre est sans doute l'une des œuvres les plus poignantes qui soient. Une œuvre dérangeante, forte, lucide, dans laquelle Cesare Pavèse transmet toute son énergie et tout son désespoir de vivre. Un journal intime mais d'une intimité qui dépasse la banale introspection égocentrique. Certaines phrases tombent comme de belles guillotines. En voici quelques-unes pour donner le ton : «Et soyons juste : qu’est d’autre l’amour en si que la libido d’un gros singe ?» (...) «Une femme tient à savoir éveiller le désir de l'homme, mais elle est horrifiée si on lui reconnaît cette capacité» (...) «Les malheurs ne suffisent pas pour faire d’un con une personne intelligente» (...) «Toute souffrance qui n’est pas à la fois connaissance est inutile» ; ou encore : «Les artistes intéressent les femmes non point en tant qu'ils sont artistes, mais en tant qu'ils réussissent dans le monde».

On aurait tort de voir là un banal pessimisme affecté par l'état d'esprit d'un homme désespéré, trop seul et ne parvenant pas à surmonter son malaise. Par-dessus tout, Cesare Pavèse exprime tout le tragique de la condition humaine, impossible à résoudre tant l'envie, la jalousie, la volonté de puissance, la brutalité l'entachent irrémédiablement. Le constat est sans doute amer et poignant ; l'une des plus belles phrases dit tout de l'ambition que peut nourrir l'amour entre un homme et une femme, phrase d'une implacable beauté : «Tu seras aimé le jour où tu pourras montrer ta faiblesse, sans que l'autre s'en serve pour affirmer sa force».

Dans sa solitude, Cesare Pavèse ose ainsi dire tout, jusqu'à l'impensable, une quête de vérité quasi insoutenable pour les bonnes consciences, pour mettre les hommes et les femmes en face d'eux-mêmes. Le Métier de vivre est d'une beauté inouïe, pages faites aussi de chair et de sang, une longue plainte lucide de l'homme seul face à la condition humaine.

Les dernières phrases sont terribles, écrites juste avant son suicide quelques jours plus tard : «Tout cela me dégoûte. Pas de paroles. Un geste. Je n’écrirai plus». Cesare Pavèse était un homme qui ne trichait pas.


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 14/02/2014 )
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