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Un dernier pour la chasse…
Glen Duncan   Le Dernier loup-garou
Denoël - Lunes d'encre 2013 /  22,50 € - 147.38 ffr. / 357 pages
ISBN : 978-2-207-11044-7
FORMAT : 14,2 cm × 20,2 cm

Michelle Charrier (Traducteur)
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Jack Marlowe est un loup-garou : pas le genre mal assumé et qui vit dans la forêt en dévorant des lapins… non Marlowe est un vrai loup-garou, qui chasse l’humanité pour son goût et non sans plaisir. Un tueur, bestial, d’une efficacité absolue. Mais c’est un tueur déprimé, qui, après deux-cents années, a fini par se lasser de tout. L’éternité, c’est long, surtout sur la fin, disait W. Allen. Marlowe en est là : il a épuisé les plaisirs de la richesse, de la lecture, de l’alcool, du sexe et serait presque prêt prendre sa retraite de loup garou. Et justement, l’OMMPO, la société secrète qui traque les monstres dans son genre, est en chasse pour lui régler son compte et en finir à cette occasion avec toute l’espèce. Donc tout le monde devrait être content, non ?...

Glen Duncan pourrait être l’équivalent masculin et britannique de Stephenie Meyer : dans son Dernier loup-garou, il y a des loups-garous (plus beaucoup, c’est vrai), des vampires (on les appelle les sangsues, c’est plus parlant), des chasseurs, de l’amour, des poursuites et des combats. Les loups-garous respectent tous les usages, à commencer par la pleine lune. Bref, Le Dernier loup-garou pourrait être une énième déclinaison de la très roborative série Twilight… Heureusement, avec Glen Duncan, tout ce petit monde est passé à l’âge adulte.

Soulagement ! Car quand on est adulte, le sexe ne fait plus peur, il n’est plus tabou, et on peut même en tirer du plaisir ; c’est dire si les ouvrages de Glen Duncan sont un peu plus chouettes que ceux de Mme Meyer. A commencer par une différence fondamentale : les loups-garous de Duncan ont une libido, et même une libido surnaturelle, bestiale, qui les distingue du reste des monstres et notamment des vampires, plus chics mais condamnés à la chasteté (choisis ton camp, camarade !). Car le monde de Marlowe est un monde bien plus sombre, bien plus sauvage que la ''chick-lit'' pour ados : l’humanité, entre autres soucis, a ses propres sociétés secrètes, qui chassent les monstres ou pactisent avec eux, les vampires tuent et boivent du sang, les loups-garous – frappés par la Malédiction - dévorent leurs proies après leur avoir infligé terreur et mutilations. Bref, on quitte le monde des bisounours pour une réalité, certes alternative, mais plus conforme aux canons du genre, où vampires et loups-garous sont des prédateurs. Et en ce domaine, Duncan fait encore très fort, car son héros, Jake Marlowe, aussi peu ragoutant soit-il (notamment à l’heure des repas), est passé du rôle de prédateur sans état d’âme à celui de proie, une proie qui intéresse beaucoup de monde. Pas facile d’en finir sereinement : quand on est le dernier des loups-garous, il y a toujours de ces imprévus...

Le roman se lit d’une traite, en courant, comme son héros, qui passe d’un refuge à un autre, en essayant, par endroit, de survivre. Du style, un poil de démesure et un sens de la description qui flatte l’imagination. Duncan a la plume aisée, et sait égarer son lecteur. Et donc, on finit par l’apprécier, ce tueur sans pitié, vaguement dépressif, gentiment cynique, qui ne s’attache à rien ni personne (quoique…). On l’apprécie assez pour guetter la suite (Tallula rising) avec impatience et retrouver cet univers aux marges gothiques.


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 25/01/2013 )
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