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La forêt des Vendéens
Yves Viollier   Même les pierres ont résisté
Robert Laffont 2012 /  19 € - 124.45 ffr. / 248 pages
ISBN : 978-2-221-13284-5
FORMAT : 13,6 cm × 21,7 cm
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Dans la forêt de Grasla, sur le plateau, une pente douce accueille le soleil. Les grands chênes et les hêtres couvrent de leur ombre les taillis de bouleaux et de pruneliers qui poussent à leur pied. Cette forêt est un monde hostile, seulement peuplé d’animaux sauvages, redoutables ou craintifs. Les femmes ne s’y rendent qu’accompagnées d’un groupe d’hommes comme protecteurs éventuels. La dernière battue aux loups remonte à 1780. La forêt appartient au seigneur et les paysans n’ont pas le droit d’y couper les arbres.

En cet hiver 1794, cette forêt va pourtant accueillir toute une population : plus d’un millier de Vendéens, sous la protection du grand Charrette, vont créer une véritable cité. Sous les grands arbres centenaires, les réfugiés ont construit des loges, cabanes faites des mille et une choses trouvées ici et là. Ils ont dressé une église, un hôpital pour recevoir les blessés qui abondent. Car le général Turreau, dûment mandaté par le Comité de Salut Public, fait aux Vendéens une chasse féroce.

Tous ces réfugiés vont cohabiter dans les conditions inhumaines crées par un hiver implacable. Des personnages hauts en couleur se détachent sur cette toile de fond : il y a Marie Pierre à qui Charrette a donné la responsabilité de l’hôpital, Marie Pierre qui, il y a quelques années, a effectué un stage auprès de Callot, le médecin si réputé, quoique ''parpaillot'', de la ville lointaine. Marie Pierre la sage, la claire, est tombée amoureuse d’un ennemi : Barthélémy, si blond, si beau dans son uniforme bleu à revers rouges. Il y a Petit James, le guetteur du grand arbre, emmitouflé dans ses châles, posté là pour tenter de détecter l’approche furtive des bleus. Oui, mais sous la neige qui tombe dru, Petit James ne les a pas vus arriver. Et la fusillade qui, soudain éclate, partant des buissons enneigés, fauche la petite troupe des villageois. Il y a aussi Sabine la grande rousse au verbe haut qui, entourée de ses sept enfants, injurie devant la tombe de son mari celui qui vient de mourir. Bien sûr, il est au paradis, heureux enfin, bien sûr il l’a gagné ce paradis, mais, elle, restée sur terre, que va-t-elle faire de ses enfants ? Ah ! les hommes et leur guerre !

Ainsi va le roman ! En donnant alternativement la parole aux divers protagonistes, l’auteur permet une vision diverse et complète des événements qui se sont déroulés en Vendée pendant l’époque révolutionnaire.


Anny Lopez
( Mis en ligne le 07/09/2012 )
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