| Alex MacLean Sur les toits de New York - Espaces cachés à ciel ouvert La Découverte 2012 / 42 € - 275.1 ffr. / 184 pages ISBN : 978-2-7071-7339-3 FORMAT : 23,8 cm × 31,3 cm
Robert Campbell (Préfacier)
Bruno Gendre (Traducteur) Imprimer
Les maisons, les bâtiments ont une cinquième façade : celle qui ne donne pas sur la rue, mais sur les toits, façade horizontale conquise, occupée, habitée, exploitée
On y trouve à peu près tout ce que lhomme peut employer à son confort : des terrasses aménagées, avec écrin de verdure, forêt recomposée, piscine aménagée, jardin potager ou «à la française», mini golf, terrain de basket ou de tennis, cour de récré, sculptures modernes, restaurant, etc.
Mais on trouve également, dans ce monde perché, des structures répondant à dautres usages que le confort : énergie, conservation de leau, machineries diverses au service de lair, de leau, de la circulation, installations écologiques. Les poumons des immeubles sont souvent placés en leur sommet. Et dans un monde survolé en permanence par des satellites, espionné par des regards informatiques dotés de Google Earth, les toits de New York servent enfin de galerie dexposition pour internaute curieux. Non plus «La Terre vue den haut», mais «la ville vue den haut». Limmeuble, la tour, deviennent uvres dart en soi, couronnées : les photographies de nuit révèlent sil en était besoin le potentiel artistique dune belle architecture, vue cette fois non pas de la rue, mais à hauteur : pour ceux qui veulent, un temps, tutoyer les gratte-ciels et considérer les grandes tours dégal à égal, cet ouvrage est tout indiqué.
Il y a quelques temps, Over une première série de photographies aériennes consacrée aux États-Unis sous langle du désastre écologique révélait Alex MacLean, ci-devant «arpenteur du ciel» et photographe aérien aussi inspiré que militant. Avec Sur les toits de New York, MacLean propose un nouveau point de vue sur lAmérique et la ville censée en incarner la modernité (sans se départir complètement dun regard écolo, plus léger, nuancé dans ses commentaires pour chaque photographie). Promenade, non pas «dans» mais «sur» la ville : un luxe !
La photo aérienne recèle un charme particulier : fantasme dun Gulliver évoluant au-dessus des toits de Lilliput, dun deus survolant sa propre machina ? En tous les cas, ce nouvel ouvrage, de même que le précédent, donne à voir, au sens littéral du terme, et témoigne, une fois de plus, de la maîtrise de lauteur, tant dans ses cadrages et un certain art de la composition que dans lagencement de louvrage et la mise en scène de la ville. Bénéficiant dun grand format, les photographies dAlex MacLean (sur double ou pleine page) sont au large et offre de New York une vision plaisante en ce quelle est spectaculaire : des terrasses aménagées par les particuliers, jusquaux véritables fresques aériennes, en passant par des architectures utilitaires, il dévoile un monde inconnu des piétons mais qui simpose du ciel, pour devenir finalement la vraie ville.
Un ouvrage aussi réussi que le précédent, à destiner aux curieux, aux amoureux de Big Apple et aux promeneurs frustrés dune part importante de la ville.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 28/05/2012 ) Imprimer
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