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La maîtresse du malheur
Anne Baldassari    Collectif   Picasso/Dora Maar - Il faisait tellement noir...
Flammarion RMN 2006 /  40 € - 262 ffr. / 317 pages
ISBN : 2-08-011582-0
FORMAT : 22,0cm x 28,0cm

L'auteur du compte rendu: Marion Perceval a suivi les cours de premier et de deuxième cycles de l'Ecole du Louvre (option histoire de la photographie). Elle prépare actuellement une thèse d'histoire des techniques sur les Sociétés d'amateurs photographes à la fin du XIXe siècle et la technique photographique.
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Une des idées reçues concernant l’œuvre de Picasso serait que chacune des périodes artistiques du peintre correspondrait à une femme. Tout a été dit et écrit sur le peintre espagnol, pensait-on. Pourtant, une période n’avait pas fait l’objet de recherches profondes, peut-être ceci étant dû au fait que la principale protagoniste était encore en vie...

Dora Maar est décédée en 1997. C’est avec la rencontre que débute l’ouvrage que l’on doit à la directrice du Musée Picasso, Anne Baldassari. L’étude de l’œuvre de Picasso à travers le miroir d’une femme photographe puis peintre est le thème d’une exposition temporaire au Musée Picasso, à Paris, du 15 février au 22 mai 2006 et d’un catalogue co-publié par Flammarion et la Réunion des Musées Nationaux.

Dora Maar et Picasso se sont rencontrés en 1935. Elle devint sa maîtresse quelques mois plus tard et le restera pendant dix années. Cette période fut pour le peintre l’une des plus troubles de sa vie. Il venait de quitter Olga, Marie-Thérèse Walter venait de lui donner une petite fille, Maya. Ce fut aussi l’époque tragique de la guerre d’Espagne puis de la Seconde Guerre mondiale. Dora sera donc la maîtresse du malheur. C’est elle qui va le pousser à s’engager publiquement contre l’offensive fasciste en Espagne alors qu’au moment de leur rencontre, il avait arrêté de peindre et s’était mis en retrait du monde. Proche des surréalistes, politiquement très à gauche, elle va l’aider à trouver un atelier assez grand afin qu’il puisse peindre Guernica, son chef d’œuvre de l’année 1937.

Photographe, elle lui fait découvrir certaines techniques comme le cliché-verre, un savant mélange de gravure et de photographie. Les images qu’elle va alors fixer sur la pellicule forment le premier reportage sur la création artistique en formation. Guernica est une commande du gouvernement Républicain pour le pavillon espagnol de l’Exposition universelle de Paris (1937). Dès qu’il apprend le bombardement des avions allemands sur ce petit village basque, Picasso réalise un tableau d’histoire contemporaine de très grande taille pour illustrer l’événement et symboliser toutes les horreurs de la guerre.

L’œuvre de Picasso sera ainsi sombre pendant toute cette période : les portraits de femme pleurant, issus des représentations de Dora Maar, les études de vanités (des crânes d’animaux et humains) réalisées à Royan au début de la guerre, les personnages décharnés… Mais doit-on y voir l’influence du caractère difficile de Dora plus que celle de temps de guerre pénibles ? La question est certainement insoluble. Durant la guerre, la vie de Picasso est peu connue et si discrète que de nombreuses rumeurs furent rapportées contribuant à épaissir encore un peu plus le mystère du peintre.

Ce catalogue d’exposition est si complet qu’il permet de prendre conscience de l’importance de cette période de dix années obscures. Jamais jusqu’alors une femme n’a eu une telle influence sur la vie et l’œuvre mêmes de Picasso. Grâce à Dora Maar, il s’engage politiquement et publiquement contre le fascisme. A la Libération, il s’inscrit au Parti communiste mais s’est libéré de sa maîtresse. Il la quitte en 1945 en laissant d’elle l’image de la Femme qui pleure.

L’importance de Dora Maar fut particulière dans la carrière de Picasso puisqu’elle fut la première femme artiste qu’il rencontra. Avec elle, il put ainsi développer un véritable dialogue centré autour de la création.


Marion Perceval
( Mis en ligne le 31/03/2006 )
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