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Art de vivre -> Gastronomie & Vin |
| Christophe Felder Marielle Steiner Françoise Nicol Les Mijotés de Christophe Minerva 2007 / 25 € - 163.75 ffr. / 157 pages ISBN : 978-2-8307-0966-7 FORMAT : 20x27 cm Imprimer
La cuisine mijotée na pour seul ingrédient que le temps pour la faire, une cuisine du luxe donc, dune amoureuse patience dans lattente quingrédients et arômes sacoquinent et se lient pour un indescriptible plaisir des papilles. Car il y a une épaisseur dans les plats mijotés, comme si, au goûter, langue et palais redéroulaient le fil des minutes de cuisson, pour senfoncer dans les strates du goût, ses variations, ses couches.
Le mijoté est ce plat qui prend son temps, que ce soit au four ou sur le feu, dans une cocotte sublime objet en soi, qui ajoute au rite gastronomique -, une marmite ou un plat de terre cuite. Au sifflement pressé des ingrédients jetés dans la poêle ou sur le grill, le mijoté offre une musique plus douce, une symphonie née de la délicate explosion des bulles écloses à la surface dune sauce au savant amalgame. Sans parler de lodeur que le temps de cuisson permet de sépanouir dans une cuisine ou un appartement. Le plat mijoté vous saisit dès le seuil, promesse olfactive dun bon moment de bouche
Il faut donc prendre son temps aussi pour feuilleter ce nouvel opus de Christophe Felder, laisser limagination glisser dune recette à lautre (car comme toujours, ces recettes, à ne surtout pas suivre au pied de a lettre, sont autant dentrées à de personnelles améliorations
). Très classiquement, les entrées ouvrent la danse avant que les desserts ne la referment, viandes et poissons occupant lessentiel du bal, sans oublier les légumes. Avouons notre préférence pour les plats de viandes, parce quici se love la tradition. Christophe précise dailleurs en préambule quil faut être plus prudent avec les poissons mijotés, la chair se prêtant moins bien à de longues et lentes cuissons.
Préférence pour la tradition donc : soupe à loignon ou crème de potiron en entrée, civet de lièvre, blanquette de veau, coq au vin (quid du buf bourguignon ?!
) et, bien sûr, mijoté des mijotés : le pot-au-feu ! En ces premières vraies journées automnales, ces quelques classiques relativiseront lassaut des bises. A savourer
Citons pour des recettes plus originales ou exotiques, le mijoté de langoustines au safran, le Baeckeoffa alsacien (trois viandes cuites au four au milieu de pommes de terre et de poireau) ou le poulet aux arachides et gingembre. Pour les poissons, on se laisserait bien tenter par le Curry de mérou créole (avec force citron vert, ail et oignons) par exemple. En accompagnement, le mijoté de Tajine de courgettes au cumin ou le chou rouge aux pommes. Pour les desserts, retenons la Blanquette de fruits au lait de coco, ou le Baeckeoffa de poires, pourquoi pas.
Du temps et de lenvie, une fidélité aux classiques et le tour est joué. Il ne faut pas avoir peur de ce qui sapparente à de la cuisine de grand-mère. Cest dans les vieux pots que lon fait les meilleurs plats. Petit regret : que lauteur nait pas forcé lenquête au-delà de nos frontières de manières plus appuyée. Car il y a de quoi mijoter aussi hors de nos contrées, citons, pour exemple, le Cocido madrilène, pot-au-feu ibère où le chorizo mijoté donne aux légumes et au bouillon une saveur
inoubliable.
Samantha Cluzet ( Mis en ligne le 22/10/2007 ) Imprimer
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