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Exils
Hubert Klimko   La Maison de Roza
Le Livre de Poche 2011 /  6.50 € - 42.58 ffr. / 220 pages
ISBN : 978-2-253-12971-4
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication française en janvier 2009 (Belfond)

Traduction de Véronique Patte.

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Auteur polonais, Hubert Klimko écrit avec La Maison de Roza un roman déchirant sur tous les exils : son personnage central, jeune émigrant polonais, est exilé, exilé en Islande, terre lisse, prospère, sans grands états d’âme. Il y gagne sa vie en se faisant embaucher comme aide-soignant (ou l’équivalent) dans une maison de retraite. Il a répondu à une petite annonce : «On recherchait des gens énergiques, honnêtes, ponctuels, sincères, travailleurs, patients, dévoués et affectueux. En lisant l’annonce, je me suis dit qu’ils étaient dingues, complètement dingues. Ils recherchent des demi-dieux ou quoi ?»

Dans cette maison de retraite, il va grimper progressivement, au propre et au figuré, puisque les vieillards les moins riches se trouvent au rez-de-chaussée et que sur le «Toit» sont rassemblés, objets de tous les soins et de toutes les attentions, les vieillards les plus riches. Au sous-sol : l’endroit où l’on lave les morts avant de les rendre à leurs familles (peu éplorées !) mais aussi le lieu où se pratiquent dans cette société hautement «civilisée» les euthanasies… «La famille aujourd’hui, ce sont des parents surmenés, des pères faisant des heures supplémentaires, car ici on manque toujours de main d’oeuvre. Puis les enfants ne te connaissent plus, et ils te placent dans une institution, ils signent un document euthanasique, car tu vis trop longtemps et ils ont besoin de ton fric pour finir de payer la grosse jeep». Ces vieillards sont tous exilés désormais de la «vraie vie», n’ayant pour horizon d’attente qu’une mort plus ou moins proche, précédée d’une déchéance plus ou moins forte.

Hubert Klimko décrit de façon remarquable ce monde clos, ces personnages cruels ou insouciants, esquisse à travers les silhouettes bientôt effacées des vieillards ce qu’a pu être leur vie «avant», s’interroge sur l’envie de vivre qui persiste. Il y a des pages bouleversantes sur la solitude des vieillards, leur dépendance absolue, les liens de tendresse qui persistent en dépit de tout. Entre eux et le monde, celui de la «vraie vie» : le personnel de soignants, largement indifférent, excédé par ces vies qui n’en finissent pas de s’éteindre, les mauvaises odeurs, les soins peu ragoûtants.

Enfin, les dernières pages de la première partie sont celles de la rencontre d’une pensionnaire riche et aveugle, Roza, et du héros. L’histoire de Roza a un aspect «conte de fées» qui vient en un contrepoint étrange de toute la première partie du volume, fortement réaliste et cruellement dénuée d’horizon. L’enfance de Roza, son destin particulier, ou du moins une partie, est décrite dans le second texte du volume, Krysuvik. Une histoire qui rappelle les contes d’Europe centrale et orientale.

En conclusion : un texte fort, qui dérange le plus souvent, sur ces derniers tabous de notre société, la vieillesse et la mort.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 21/10/2011 )
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