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‘’Les Arabes au village, on n’en veut pas’’
Antoine Audouard   L’Arabe
Gallimard - Folio 2011 /  6.2 € - 40.61 ffr. / 301 pages
ISBN : 978-2-07-043939-3
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication en août 2009 (L'Olivier)
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De Mamine qui se déplace en ‘’Ferrari’’ – son fauteuil électrique rouge – à Juste et à sa misanthropie généreuse, tous se retrouvent évidemment pour discuter sur la place du village. On plaisante et on rit : «Manquerait que plus que ce soit un Arabe». Pourtant, c’en est un et il va venir habiter dans la cave que Juste loue

Comme les villageois déroutés par l’arrivée de l’Arabe, le lecteur peut l’être par le style d’Antoine Audouard. De belles phrases d’une langue populaire maîtrisée et travaillée donnent à ce roman des accents céliniens. On n’est plus place Clichy mais dans un village du sud, sur la scène duquel se déploie une galerie de personnages pittoresques des plus variées.

L’Arabe arrive en vélo et les questions s’enchainent : qui est-il ? Pourquoi est-il venu se terrer ici ? Il travaille dans la carrière de Bernard. Et le reste du temps ? Il est discret. Peut-être trop ? Lorsqu’un meurtre est commis au village, le racisme cède la place à la haine et aux fantasmes les plus absurdes. Complice, il est forcément complice.

L’innocent se réfugie dans le silence. Son mutisme ne le protège ni des vieilles peurs ni de la violence qui peu à peu s’abat sur lui. Il est l’Arabe et il doit payer pour cela. Ni l’Indienne avec qui il entretient une brève relation ni l’attention bienveillante du gendarme ne suffiront à lui épargner la vindicte populaire dont il devient la cible.

L’auteur d’Adieu, mon unique et d’Un pont d’oiseaux décrit alors avec un trait souvent féroce l’univers clos de ce village du sud où l’étranger – et encore moins l’Arabe – n’est pas le bienvenu. Se construit ainsi le récit d’un racisme ordinaire qui refuse de dire son nom : «Les arabes, (…), c’est pas pareil, c’est pas du racisme, c’est culturel».

L’Arabe non plus n’a pas de nom. Tout se passe comme si ce «fait divers» ne se déroulait pas seulement dans un village du sud – lui aussi n’est pas nommé – mais dans la France d’aujourd’hui. Le récit d’Antoine Audouard dénonce ainsi avec brio un racisme quotidien et insidieux dont la violence est la seule issue.


Grégory Prémon
( Mis en ligne le 08/04/2011 )
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