L'actualité du livre Vendredi 29 mars 2024
  
 
     
Le Livre
Poches  ->  
Littérature
Essais & documents
Histoire
Policier & suspense
Science-fiction

Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & Sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Poches  ->  Littérature  
 

En apesanteur
Hugo Boris   Je n’ai pas dansé depuis longtemps
Pocket 2011 /  7.40 € - 48.47 ffr. / 441 pages
ISBN : 978-2-266-20865-9
FORMAT : 11cm x 18 cm

Première publication en février 2010 (Belfond)
Imprimer

Je n’ai pas dansé depuis longtemps est une histoire d’amour. L’homme, Ivan : un cosmonaute russe, le premier à rester plus de 400 jours en apesanteur, en orbite sur la station Mir. Son amour, la Terre : sa beauté lointaine, sa familiarité rassurante, sa pesanteur qui lui donne le sens et la direction. Elle attire son cœur même quand il ne sent plus son poids. Hugo Boris raconte en version originale la vie dans l’espace en l’évoquant non seulement dans tous ses détails inattendus et fascinants, mais aussi à partir de ses effets intérieurs, émotionnels, invisibles et imprévisibles.

C’est aussi l'histoire d'une renaissance, un roman d'apprentissage pourrait-on même dire, pour une nouvelle vie qui commence dans l’espace. Flottant dans cette sorte d'utérus de métal le protégeant du vide hostile qui l’entoure, Ivan redevient enfant dans presque tous les sens du terme. Il pèle jusqu’à ce que sa peau devienne lisse, et ses muscles s'atrophient. Il commence à perdre la raison, de petits échecs deviennent des désastres. Face à ses collègues, il se voit comme un gamin exclu dans la cour de récréation.

Il finit aussi par retrouver un émerveillement et une sincérité dans le plaisir, qui lui apprennent à nouveau à apprécier le monde qu’il a quitté. Les experts scientifiques l’avaient averti que son corps grandirait avec l’absence de pression, mais ils n’auraient pu lui dire à quel point cet isolement renvoyant à l’enfance lui donnerait véritablement la chance de ''grandir''.

Dans ce contexte inhumain, peut-être le plus inhumain qui soit, se cristallise une expérience foncièrement humaine. En apesanteur, l’homme — cet homme — est poussé dans ses retranchements, son existence se définit par ses contraintes et sa vulnérabilité. Ce mode de vie révèle, pour lui comme pour nous, une fragilité et une force, l’impossibilité et la beauté d’être humain.

De la sorte, Je n’ai pas dansé depuis longtemps prend le contre-pied de la science-fiction, dont la matière première est ce va-tout scientifique dont Ivan est le produit et le victime. Sans se méfier totalement du progrès ni de la science, Hugo Boris nous montre son coût et ses implications, sa réalité nue. Il essore nos fantasmes sur l’espace. Tout en montrant les merveilles de technologie qui ont rendu possible cette existence improbable en dépit de tout — un véritable accomplissement du génie humain —, l'auteur ne se perd pas dans la vénération fascinée des machines volantes… Au contraire, c’est le quotidien et la banalité de cet environnement artificiel qu’il examine, pour mieux nous raconter une histoire humaine.

D’où ce récit, attendrissant et vraisemblable, d’un homme amoureux et isolé. Ici le cosmonaute des mythes devient un être réel, physique, sexuel, petit devant l’énormité du vide et tragique dans son amour terrestre. Bien plus qu’un simple conte astronautique, Je n’ai pas dansé depuis longtemps est une balade intérieure, psychologique, romanesque et philosophique.


Margaret Besser
( Mis en ligne le 25/07/2011 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd