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Sex toys et quéqué d'Orsay
Régis Jauffret   Tibère et Marjorie
Seuil - Points 2012 /  7 € - 45.85 ffr. / 294 pages
ISBN : 978-2-7578-2503-7
FORMAT : 11cmx18cm

Première publication en octobre 2010 (Seuil)
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Un roman comme une farce, récit fantasque, histoire grotesque. Pour souligner d'un trait cynique ce qu'a de hautement cynique notre époque ? Peut-être. Mais on s'y perd un peu...

Dans la France d'aujourd'hui, dans un Paris balisé (Boulevard Raspail, rue du Four, le quartier Saint-Germain, ses penseurs, ses vendeurs, ses ministres), Tibère et Marjorie n'en finissent pas de se séparer. Amoureux fous, amants impossibles, la faute, en partie, à l'engin de Tibère, trop gros au goût de Marjorie qui lui préfère et de loin sa collection de sex toys, verges plastiques et bariolées qu'elle garde dans une cave à cigares... et visite assidûment... La faute aussi à une conception hautement idéaliste de l'amour : à tant s'aimer, mieux vaut ne pas se risquer à éroder les sentiments avec de trop réguliers frottements... Soit. Ici, attention, badin, faussement naïf, un peu caustique, Régis Jauffret alexandre-jardine (Fanfan, Marjorie, même combat ?), ce qu'il ne souhaitait sans doute pas...

Autour de ce couple et ses câlins difficiles, une ribambelle de personnages tout aussi cocasses, avec, en tête, un Ministre des Affaires étrangères peint en quéqué d'Orsay, d'une hybris fatiguée. Cet ancien médecin, ministre fantoche à la solde d'un président ubuesque, mondain pas loin d'une ridicule précieuse, en pince pour Marjorie, qu'il visite régulièrement boulevard Raspail. "Le ministre regrettait cette folie adolescente qui l'avait poussé à s'intéresser au corps humain, ce siège de toutes les maladies visé dès son apparition par la mort embusquée comme un sniper jusque dans son sommeil. Il aurait dû plutôt s'inscrire à un cours d'art dramatique. Avec son physique de feu follet il serait devenu la coqueluche de la Nouvelle Vague".

Jauffret se risquerait-il ici à suggérer que ce bouffon est notre Bernard K. national, ancien résident du Quai ? Peut-être pas car ce dernier est cité ailleurs dans le roman. Une prudence avisée par quelque avocat sans doute. N'écrit pas Zadig qui veut...

Une peinture taquine du microcosme germanopratin, pouvoir vidé, consommation déglinguée, pensée amorphe, mais le roman est un pétard mouillé. Régis Jauffret avait là de quoi non seulement se moquer mais attaquer aussi, ce qu'il ne fait pas. On est plus dans le registre du Vaudeville que du pamphlet ; on le regrette. Un conte urbain où l'obsession du sexe fatigue (un priapisme littéraire étoufferait-il notre auteur ?) et la peinture sociale se délave dans un gestion mal dosée de l'absurde. On sourit certes, mais on oubliera vite.


Thomas Roman
( Mis en ligne le 22/02/2012 )
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