|
Poches -> Littérature |
| |
Send her victorious, happy and glorious… | | | Sue Townsend La Reine et moi Seuil - Points 2011 / 7 € - 45.85 ffr. / 315 pages ISBN : 978-2-7578-2302-6 FORMAT : 10,6cm x 17,7cm
Traduction d'Anne Débarède Imprimer
En ces temps dépousailles princières surmédiatisées et de conte de fée marchandisé, il est rafraîchissant de se plonger dans ce petit roman très amusant de Sue Townsend, dont la première parution remonte à 1992 et qui présente la famille Windsor face à une situation pas très réjouissante et assez peu glorieuse.
En Angleterre, le parti républicain mené par le revanchard Jack Barker remporte les élections législatives et abolit la monarchie. «Ce que votre famille a perpétué, dit-il, cest une hiérarchie. Vous au sommet et les autres, inévitablement, en dessous. Résultat, notre pays est une société de classes. Il est étranglé par la déférence
Nous avons stagné alors que votre famille capitalisait sa richesse et son pouvoir. Je vais gaiement mettre fin à cette inégalité».
La reine et les siens sont donc dépouillés de leur fortune et expédiés dans un quartier HLM avec laide sociale pour seule ressource. Après un petit temps dadaptation domestique, la reine sen tire plutôt bien au quotidien, sa mère ne soffusque pas vraiment de cette dégringolade en bas de léchelle sociale puisquelle peut continuer à jouer aux courses et à boire du gin en cachette, les princesses Ann et Diana se réfugient avec plaisir dans des bras prolétaires, les petits William et Harry samusent beaucoup à jouer dans les rues crasseuses, quant à Charles, il se laisse pousser les cheveux et sépanouit pleinement dans le jardinage. Par contre, Margaret, la sur dElizabeth, saccroche à ses visons et ne décolère pas. Quant à Philip, son époux, il sombre dans une apathie dépressive et ne quitte plus son pyjama. Autour deux sagite une palanquée de voisins hauts en couleur
Très connue pour sa série de romans ayant pour héros Adrian Mole, Sue Townsend dissèque toujours avec le même humour bienveillant les travers de ses personnages. Pas la moindre trace dironie subversive dans son propos en ce qui concerne la famille royale, cest linstitution quelle condamne et non les personnes. Bien loin de son compatriote Martin Amis qui, suite à un entretien accordé au Nouvel Observateur, vient de sattirer les foudres de nos voisins britanniques en qualifiant laristocratie anglaise de «pathétique» et les membres de la susdite famille de «philistins» !
Florence Bee ( Mis en ligne le 06/05/2011 ) Imprimer | | |
|
|
|
|