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On est toujours l’étranger de quelqu’un…
Dinaw Mengestu   Ce qu’on peut lire dans l’air
Le Livre de Poche 2013 /  7.60 € - 49.78 ffr. / 400 pages
ISBN :  978-2-253-17545-2
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication français en août 2011 (Albin Michel)

Michèle Albaret-Maatsch (Traducteur)

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A deux ans, Dinaw Mengestu fuit son pays natal avec sa mère et sa grande sœur pour rejoindre son père, lui-même parti peu avant sa naissance pour échapper à la révolution communiste. La famille s'installe à Peoria dans l'Illinois, où Dinaw Mengestu grandit dans un environnement exclusivement blanc et fréquente une école catholique. A l'adolescence, Dinaw Mengestu se passionne pour l'Éthiopie et lit tout ce qu'il trouve sur le sujet. Il interroge et enregistre les récits de sa famille. Il finit par écrire un roman. Il est maintenant journaliste et collabore à des magazines américains, il enseigne également l'écriture et la littérature à l'université de Georgetown, et retourne de temps en temps visiter l'Ethiopie.

Dans son deuxième roman, après Les Belles choses que porte le ciel, l'auteur poursuit son voyage à travers les continents et à travers soi. On assiste, dans un adroit et toujours émouvant chassé-croisé entre sa propre vie et celle de ses parents, à un aller-retour entre réalité et fiction : réalité de la lente déliquescence de son mariage avec Angela, fiction dans les drames imaginés qu’écrit Jonas, le héros, au centre d’accueil des réfugiés où il travaille, réalité fortement teintée de fiction dans le récit qu’il fait d’une période de la vie de ses parents, pitoyable voyage de noce aussi fantasmé que raté dans une pauvre région des États-Unis.

Chez Mengestu, la fiction ne s’oppose pas à la réalité, elle l’enrichit, et les deux s’enroulent l’une autour de l’autre pour tresser une corde du récit où l’important n’est plus de distinguer le vrai du faux, le vécu du fantasmé. La morale douloureusement pessimiste de ce récit (?), de ce roman (?), de cette «auto-fiction» vécue autant qu'imaginée, pourrait être que les immigrants n’ont qu’une place fictive dans ce pays qui fait semblant de les accueillir. On est toujours l’étranger de quelqu’un d'autre…

«S’il y avait quelqu’un qui savait ce que ça fait quand son univers s’écroule, que l’on réalise que tout ce qu’on a sous les yeux n’est qu’une illusion et que le prétendu tissu de sa vie est en réalité piqué de trous béants à travers lesquels on tombe alors qu’on vous considère comme toujours vivant, c’était bien mon père à ce moment-là. Je me rendis compte après mon départ, alors que je volais à onze mille mètres au-dessus de la Terre, heureux de ma nouvelle relation avec Angela, que c’était ainsi que mon père devait s’exprimer trente ans plus tôt quand il avait débarqué en Amérique avec moins de cent mots à son actif et pratiquement aucune maîtrise du temps, passé ou futur».


Michel Pierre
( Mis en ligne le 08/07/2013 )
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  • Les Belles choses que porte le ciel
       de Dinaw Mengestu
  •  
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