L'actualité du livre Jeudi 28 mars 2024
  
 
     
Le Livre
Poches  ->  
Littérature
Essais & documents
Histoire
Policier & suspense
Science-fiction

Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & Sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Poches  ->  Littérature  
 

Vieux poète
Arthur Schnitzler   Gloire tardive
Le Livre de Poche 2017 /  6,90 € - 45.2 ffr. / 178 pages
ISBN : 978-2-253-07106-8
FORMAT : 10,8 cm × 17,8 cm

Première publication française en février 2016 (Albin Michel - Les Grandes Traductions)

Wilhelm Hemecker et David Osterle (Postfaciers)

Bernard Kreiss (Traducteur)

Imprimer

Les inédits, surtout ceux d'un auteur célébré et toujours lu, sont toujours ouverts avec un mélange de surprise et d'anxiété, tant la peur d'être déçu se mêle au désir d'être emporté à nouveau. Celui-ci prend la forme d'une nouvelle, assez longue, un format courant chez Zweig par exemple, mais aussi chez Schnitzler. Elle provient du fonds posthume de l'auteur, décédé à Vienne en 1931, où elle était conservée sous la forme d'une copie dactylographiée. La postface apporte d'ailleurs des détails tout à fait intéressants sur le destin de ce legs, préservé par l'ex-femme de Schnitzler et par son fils, Heinrich, qui, par l'entremise d'un étudiant anglais, sont parvenus à sauver des mains des nazis les papiers de l'écrivain viennois. Le tout sera entreposé à la bibliothèque de l'université de Cambridge.

Initialement prévue pour être publiée dans l'hebdomadaire Die Zeit, la nouvelle fut jugée trop longue et aurait perdu à être fractionnée pour une parution en feuilleton. Achevée en 1895, comme l'indique la correspondance de l'auteur, elle n'est donc arrivée sous les yeux de ses lecteurs français qu'en 2016 (après publication autrichienne en 2014).

Gloire tardive fait le récit mélancolique, quoiqu'assez piquant, du crépuscule d'un vieux poète. Edouard Saxberger a publié, dans sa fougueuse jeunesse viennoise, un recueil de poèmes, Promenades, qui ne connut qu'une faible fortune critique. Désormais fonctionnaire approchant de la retraite, vivant seul un quotidien sans éclat, ritualisé et gentiment ennuyeux, il a littéralement oublié qu'il fut un jour enivré de poésie, rimant avec le visage des jeunes filles et les pommiers en fleurs, s'exaltant avec ses camarades poètes et aspirant à réaliser un destin singulier.

Assez âgé donc, il reçoit la visite d'un jeune poète, tombé par hasard sur un volume des vers oubliés, et se fait introniser, un peu malgré lui, patron d'une jeune bande d'écrivains enfiévrés, un brin parasites, poseurs certainement, préférant proférer des grands discours dans des cafés enfumés, dans l'ivresse de trop d'alcool. Et il se prend au jeu, ressuscité par cette jeunesse qui l'admire, comme si le succès attendu un temps, puis oublié, arrivait enfin. On se gardera de dévoiler l'issue de ce qui apparaît vite être une mystification à laquelle chacun consent, selon ses propres intérêts.

Toute la saveur de cette nouvelle se trouve dans le vieux Saxberger, dans son consentement, attiré à reculons par les hommages de ces jeunes qui l'adulent. Il la recherche, cette vénération, il y prend goût, tout en sachant qu'elle est illusoire et qu'il décevra, un jour ou l'autre. Et une fois que le mirage disparaît, comme un bref sursaut de sève, la vie reprend son cours, terne, connue, mais non pas déplaisante.


Amélie Bruneau
( Mis en ligne le 18/12/2017 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd