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Poches -> Littérature |
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Polyphonique et kaléidoscopique | | | Martin Winckler La Maladie de Sachs Gallimard - Folio 2005 / 7.50 € - 49.13 ffr. / 668 pages ISBN : 2-07-030503-1 FORMAT : 11x18 cm
Première publication en 1998 (P.O.L.). Imprimer
Martin Winckler est toubib de partout, jusquau bout de sa plume qui pourrait figurer aux côtés dun stéthoscope, dun scalpel et dune lame de 12. « Vous croyez quécrire
ça soigne ? » (p.381). Bien sûr docteur ! Ce roman et les autres en sont les preuves : thérapie pour vous, comme pour ceux qui vous lisent
Car voilà du roman comme on les aime : épais, dense, fouillé et touffu, à tiroirs, à ressorts, avec pléthore de personnages pittoresques, céliniens, barbussiens, authentiques, laids et touchants comme sur un dessin de Daumier
Cest romanesque et philosophique, dun humanisme toujours menacé par la misanthropie. Le Docteur Sachs souvent «malheureux davoir été témoin de tant de misère affective, de tant de haines rentrées, de tant de malentendus empilés.» (p.228), a choisi de lutter contre le mal. Un mal, des maux. Bobos mercure-au-chromés, douleurs sédatées, angoisses calmées et tumeurs combattues : Sachs est de tous les fronts
Soigner est sa sinécure, son ascèse. Il y a du moine dans ce médecin de campagne, solitaire et besogneux, pieux et austère, intransigeant et triste : «
ton genre : borné, hypermoral, un peu con. Très con. Très apprécié. Enfin, pas par tout le monde, quand même.» (p.128)
Cest à ceux-là que Martin Winckler donne la voix : les patients et les collègues, la secrétaire médicale, les amis et la maîtresse, les gens du village. Focalisation dispersée et polyphonique, qui dessine à traits plus ou moins grands le portrait dun homme touchant, entier, presque trop beau pour être vrai, comme un idéal type qui ne peut exister que sur du papier, en noir sur blanc
On lit alors ces quelques 700 pages comme on boirait un tonique
Cul sec !
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 05/08/2005 ) Imprimer
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