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Mortel combat
Taslima Nasreen   De ma prison
Seuil - Points 2010 /  5.50 € - 36.03 ffr. / 146 pages
ISBN : 978-2-7578-1679-0
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication en mai 2008 (Philippe Rey)

Traduction de Pascale Haas.

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Née en 1962 au Bangladesh dans une famille musulmane, Taslima Nasreen a décidé très jeune d’affirmer ses convictions, se condamnant ainsi à une vie d’exils successifs et de souffrances continuelles. «Personne ne m’a appris à protester, mais dès mon jeune âge, j’ai ressenti très fort l’importance qu’il y avait à combattre l’oppression… en écrivant des livres, j’ai voulu faire quelque chose de constructif. J’ai écrit sur le besoin qu’ont les femmes de comprendre pourquoi elles sont opprimées et pourquoi elles devraient lutter contre cette oppression…»

Opprimées par l’islam et la loi patriarcale, considérées comme des esclaves sexuelles et des individus de seconde catégorie – la dénonciation déplaît fortement aux fondamentalistes islamistes... «Ils se sont opposés à l’idée qu’une femme brise ses chaînes et revendique sa liberté. Ils n’ont pas supporté que je dise que les textes religieux sont dépassés. Ils ont été furieux que je dise que la loi religieuse, discriminante pour les femmes, doit être remplacée par la loi laïque et un code civil unique.»

En 1993, sommée de renoncer à écrire si elle veut poursuivre sa carrière de médecin, elle refuse et doit démissionner. Son statut d’auteur à succès ne la protège pas – fatwas, récompenses mises sur sa tête… -, elle «choisit» d’abord la clandestinité dans sa terre natale, «théocratie mal gouvernée, frappée par la pauvreté et le famine», puis se voit contrainte à l’exil – «douze années passées en Europe» - mais cherche à trouver refuge en Inde. «Lorsque j’ai finalement été autorisée à y entrer j’ai eu l’impression… de revenir chez moi».

De ma prison résonne de l’amour que porte Taslima Nasreen à ce pays : «Je ne suis pas venue au monde en Inde, mais peu de choses dans mon apparence, mes goûts ou mes traditions me distinguent d’une femme qui y serait née. Il aurait suffi de quelques années de moins pour que je sois indienne dans tous les sens du terme… Bien que je sois née longtemps après la partition, l’idée d’une Inde non divisée me fascinait… les valeurs et les traditions de l’Inde sont enracinées en moi au plus profond».

Mais c’est un amour blessé et déçu qu’elle raconte au fil des pages de ce recueil, exprimant son chagrin infini et son incompréhension absolue face au sort qui lui a été réservé : chassée du Bengale-Occidental au bout de trois ans et assignée à résidence pendant plusieurs mois à Dehli par le gouvernement indien qui, sous le prétexte fallacieux de garantir sa sécurité, cherche en définitive tous les moyens de se débarrasser d’elle. Pour la faire céder, on lui interdit de quitter sa chambre-cellule et de ce fait les contacts avec l’extérieur, on lui refuse le droit de se soigner alors qu’elle souffre de graves troubles cardiaques, on choisit sciemment de l’acculer au désespoir ; «…la façon dont on m’a transformée en un pion politique, et dont m’ont instrumentalisée les moindres politiciens, défie l’entendement. Dans quel but ? demanderez-vous. Afin de recueillir quelques misérables votes… Pour être franche, cette facette de la nouvelle Inde me terrifie…»

Les textes qui composent De ma prison - pensées, extraits de conversations, carnet de bord, poèmes – émeuvent et révoltent. Les mots sont simples, sincères et directs, et le témoignage, poignant. Comme elle ne cesse de le répéter, Taslima Nasreen n’a rien fait de mal – sinon dénoncer l’obscurantisme. Pourtant en mars 2008, à bout de forces, elle a quitté l’Inde pour la Suède et une nouvelle période d’exil. Sans renoncer : «Je ne regrette rien de ce que j’ai fait ni de ce que j’ai écrit. Quoi qu’il advienne, je continuerai à me battre sans compromis et jusqu’à ma mort contre tous les extrémistes, les fondamentalistes et les forces d’intolérance». Le message reste clair : quel que soit le prix à payer, elle ne se taira pas…


Florence Cottin
( Mis en ligne le 07/07/2010 )
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