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| Poches -> Policier & suspense |
| Kate Atkinson La Souris bleue
Le Livre de Poche 2006 / 6.50 € - 42.58 ffr. / 413 pages
ISBN : 2-253-11212-7
FORMAT : 11x18 cm
Première publication française en août 2004 (Editions de Fallois).
Traduit de l'anglais par Isabelle Caron.
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Romancière, née à New York en 1952, Kate Atkinson vit à Edimbourg ; depuis son premier roman, Dans les coulisses du musée (1996), qui avait remporté un vif succès et le prix britannique Whitbread, elle se consacre à la littérature, et construit progressivement une uvre singulière, peuplée de personnages baroques, de ponts constants entre hier et aujourdhui, dun humour ravageur. Avec elle, nous restons dans la grande tradition du roman anglo-saxon.
La Souris bleue est son dernier roman. La couverture du livre, qui représente un labyrinthe dont séchappe une minuscule souris bleue, est fidèle au texte. Les personnages, issus de tous les milieux sociaux, de tous âges, y évoluent, prisonniers du labyrinthe du temps et des souvenirs, pris entre morts et vivants, entre rires et larmes. Kate Atkinson noue avec une grande habileté les fils dintrigues diverses, qui ont pour point commun la mort, une mort déjà ancienne ou une disparition inexpliquée. Autant de questions quun détective quinquagénaire, Jackson Brodie - un peu perdu dans la complexité de la vie, le poids des lourds souvenirs, la difficulté à affronter une ex-épouse, ex-féministe reconvertie en mère au foyer parfaite, et leur fille, Lolita de 8 ans, accro au coca et aux sucreries - sefforce de résoudre. Un lieu : Cambridge, envahi par les étudiants étrangers, et des baigneurs naturistes, et qui malgré tout demeure hors du temps et so british. Comme dans tout roman anglais, on retrouve la passion du jardinage, quelques chats qui passent, des personnages totalement excentriques et dautres simplement décalés, une réelle mélancolie cachée derrière une ironie distanciée. Se retrouvent aussi les angoisses de notre époque : pédophilie, et tueur fou, mal bouffe («nefastefood») et obésité. Dans ce conte moderne, les pères ne peuvent empêcher les belles au bois dormant déchapper à la malédiction de la fée Carabosse.
La famille est omniprésente : familles déchirées, couples incapables de vivre ensemble, couples qui se nouent et se dénouent, parents qui étouffent leurs enfants sous trop daffection, liens entre frères et surs, familles de sang mais aussi familles que lon choisit et qui libèrent
et en filigrane la question de la liberté de choix de lindividu.
Kate Atkinson maîtrise avec bonheur le récit, et jamais lintérêt ne faiblit à la lecture ; des pistes sont proposées
abandonnées, et la souris bleue nous guide, fil dAriane, jusquau dénouement final, du grand art ! Pour les lecteurs de Kate Atkinson qui ont aimé ses livres précédents, (Dans les coulisses du musée, Sous laile du bizarre ou Cest pas la fin du monde), ils retrouveront quelques-uns de ses thèmes favoris, mais traités de façon neuve. Pour les autres, qui la découvriront à cette occasion : un bonheur de lecture en perspective.
Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 28/08/2006 )
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