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Poches -> Science-fiction |
| Jack McDevitt Seeker Gallimard - Folio SF 2013 / 8,90 € - 58.3 ffr. / 560 pages ISBN : 978-2-07-044608-7 FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm
Michèle Zachayus (Traducteur) Imprimer
Alex Benedict et Chase Kolpath sont antiquaires, ils gagnent leur vie en exploitant, pour le compte de riches acquéreurs, les vestiges de la colonisation humaine
Car au 110e siècle, lhumanité a eu le temps de prospérer, conquérir les étoiles, peupler plus dune centaine de mondes
et laisser des traces des premières colonisations, des premières sociétés, etc. La planète Terre reste le berceau, mais désormais, lhistoire humaine est galactique. Et cest par le plus grand des hasards que les deux antiquaires, un peu explorateurs également, partent sur la piste de Margolia, première tentative de colonisation humaine, 9000 ans auparavant
Margolia ou la colonie mystérieuse, un équivalent futur de lAtlantide et un mythe récurrent pour cette humanité du futur, car après le départ des vaisseaux colonisateurs, ceux-ci ont disparu sans laisser de traces. Les deux héros partent donc en quête du Seeker, lun de ces deux vaisseaux, après avoir retrouvé une coupe venue de ce dernier. Mais lenquête, à la fois historique, archéologique et policière, pour retrouver les traces du vaisseau, se heurte à de nombreux intérêts, ceux dantiquaires rivaux, de défenseurs de larchéologie, voire dextra-terrestres
Retrouver le Seeker, ce serait retrouver la piste de Margolia, et peut-être renouer avec une société humaine disparue depuis 90 siècles, et devenue presque une race à part. Une enquête aux enjeux galactiques
Récompensé du prix Nebula, ce roman surprendra le lecteur contemporain, amateur de hard science ou simplement de considérations technologiques : dans Seeker, la technologie de ce lointain futur est domptée, complètement, absolument. Les IA sont de vraies intelligences artificielles, sympathiques et complices, restituant des personnalités historiques. On se promène dans lespace comme sur un vélo, et l'on prend un vaisseau spatial comme on prendrait le bus, pour faire des «sauts quantiques» de plusieurs milliers dannées lumière en quelques heures. Les extra-terrestres semblent sortis des pulps des années cinquante : grands, des écailles, les yeux rouges, les dents pointues et télépathes
mais gentils comme tout et forcément très humains dans leur mode de vie. On se bat au rayon laser (il manque les sabres) dans de délicieux uniformes à la mode Star Trek.
Bref, voilà un roman au style suranné, voire rétro : on a limpression de lire de la SF dil y a cinquante ans, un meilleur des mondes un peu candide où tout est simple, où tout se termine devant une coupe de champagne et un délicieux dîner. Est-ce une parodie ? Un hommage ? Cela peut en tous les cas surprendre et lon comprend vite que lauteur se passionne plus pour lenquête menée par les héros que pour lunivers quil met en place. Certes, le procédé qui consiste à raconter, chemin faisant, lhistoire de la colonisation humaine, est agréable, et permet desquisser une légère fresque du futur
mais cest plutôt à titre dindice.
De là un certain agacement devant ce qui nest ni un bon polar de SF, ni un bon roman dexploration
Un space opera à lancienne, avec de bonnes grosses ficelles efficaces il est vrai et qui nest pas désagréable à lire, mais dont on se demande quand même, au final, sil valait vraiment son prix Nebula.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 13/01/2014 ) Imprimer | | |
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