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Bande dessinée -> Manga |
| Kaori Yuki Ludwig Fantasy (tome 1) Editions Tonkam 2014 / 6.99 € - 45.78 ffr. / 192 pages ISBN : 978-2756061795 FORMAT : 11,2x17,6 cm Imprimer
Bien quil sagisse dun tome 1, Ludwig Fantasy est la suite de Ludwig Revolution, série en 4 volumes de la même auteur et chez le même éditeur français. Le prince Ludwig, surnommé Louis, est un prince de contes de fées : beau, intelligent, noble et riche. Malgré tout impossible de lui trouver une épouse ! Le roi, son père en a ras le bol de ce fils excentrique et exigeant : il le chasse du château et, avec lui, son valet Wilhelm. Le retour chez lui ne sera possible que lorsquil aura trouvé une princesse (à gros seins) à épouser. Louis, son serviteur et Dorothea (une sorcière très attachée au prince) ont parcouru le continent Grimm et partent avec cette série à lassaut de celui dAndersen (où il y a des petites sirènes). Ils croisent au passage des contes japonais (la princesse Kaguya). Le tome commence par larrivée de ce qui reste du bateau de Louis sur les cotes dun petit continent connu pour ses légendes de sirènes. Là-bas, le héros retrouve un ami/souffre-douleur denfance, le prince Didier. Celui-ci, après avoir surmonter le choc des retrouvailles, raconte quil fait toutes les nuits le même rêve avec une ombre menaçante. A son réveil, il trouve des algues sur le plancher humide. La petite équipe mène son enquête et ne tarde pas à découvrir une sirène qui a de bonne raison de faire la muette devant son prince.
Les adaptations de contes sont à la mode. Ces récits, issus de la tradition populaire et traditionnellement associés au monde de lenfance, sont modernisés et enrichis pour plaire à un public adulte. Les auteurs (notamment les scénaristes américains) nhésitent plus à introduire des scènes érotiques ou sanglantes dans des reprises de Blanche-Neige ou de Hansel et Gretel. Kaori Yuki maltraite les célèbres histoires avec encore plus de désinvolture : les princesses ont des discours de délinquantes, les anachronismes parsèment le récit, les personnages (Louis en tête) sont motivés par légoïsme et lambition
Les préoccupations, le parler inattendu des personnages et leur machiavélisme éclairent dun jour nouveau ces contes et les rendent surtout hilarants. Les dialogues entre Ludwig (le sadique), Wilhelm (la victime consternée) et Dorothea (la maso) sont des joutes verbales dont lhumour est souligné par un cadrage qui participe à leffet de surprise.
Kaori Yuki est surtout connue en France pour Angel Sanctuary, une série sombre sur la réincarnation dun ange déchu amoureux de sa sur. Ludwig Fantasy est un manga beaucoup moins sérieux. Même si le dessin de ces deux séries est à base de tissus froissé, de froufrou, des cheveux flottants et deffets de trames, on sent que Ludwig est le défouloir dune auteur qui excelle dans des récits sombres et torturés. Comparée à Ludwig Revolution, cette suite parait encore plus légère et humoristique. A la question : est-il nécessaire davoir lu la première saison pour comprendre ce premier tome, la réponse est non, mais cela vous prive de la connaissance des personnages et de leur passé. Si vous êtes tenté par Ludwig Fantasy, nhésitez donc pas à jeter un il du coté de Ludwig Revolution.
Delphine Ya-Chee-Chan ( Mis en ligne le 05/01/2015 ) Imprimer | | |
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