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Où sont les libellules ?
Seong-Jun Kim   Cosmos
Dargaud/Kana - Made in 2006 /  15.00 € - 98.25 ffr. / 192 pages
ISBN : 2871299749
FORMAT : 12x19 cm
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Difficile tâche que de résumer les nouvelles contenues dans le recueil Cosmos de Kim Seong-Jun, et pour cause ! Ces courtes histoires sont liées par une même trame, et constituent ce qu’on pourrait nommer un manhwa d’auteur. Kim Seong-Jun ne s’appuie pas sur un scénario très construit, mais plutôt sur un récit délibérément déstructuré qui privilégie les atmosphères, faites de souvenirs et de rêveries entremêlés. Le style, presque photographique, joue sur l’espace, la profondeur et les contrastes par petites touches colorées, suscitant de la sorte une œuvre aérienne à l’impressionnisme vaporeux. L’étrangeté des illustrations offre un monde fantasmagorique où évoluent quatre individus perdus dans des décors urbains démunis, mais accueillants. Cette alternance de scènes aux tons crus et de poésie éthérée met en exergue le caractère intimiste de la narration, faite de dialogues au fil du vent, sans début ni fin.
L’agencement anachronique des épisodes, qui ne respectent aucune chronologie, nécessite ainsi une attention soutenue pour ne pas perdre la pensée de l’auteur. Cet effort de reconstruction rend ce manhwa expérimental difficile d’accès, et ce malgré l’apaisement qu’il s’en dégage.
Les protagonistes, aux destins enchevêtrés qui se croisent et se décroisent à l’infini, offrent un regard désabusé sur leurs existences respectives que rien ne semble pouvoir pimenter. Même l’amour y est d’un ennui mortel. Seul le phantasme offre une échappatoire à cette morosité ambiante: l’onirisme des personnages va bon train, mêlant intimement sexe et mort. Sans pour autant parvenir à dissiper le voile de tristesse qui nimbe leur quotidien.
Puis peu à peu les cases font place à une succession de longs textes ponctués d’esquisses, et le récit se fait plus contemplatif : « Les mauvaises herbes qui poussaient dans les lézardes des murs, le ciel qui se reflétait dans les flaques d’eau, les fils électriques qui éventraient les nuages, la fumée grise qui s’élevaient des cheminées, tout cela nous donnait une impression de beauté triste. Les bateaux rouillés brillaient d’un éclat orange. ». L’ensemble tend subrepticement vers le journal intime, où autobiographie et roman se confondent. Avec pour bouquet final une courte histoire, « Où sont les libellules ? », qui nous rappelle que malgré tout le monde est beau et combien il est merveilleux d’être vivant.


Océane Brunet
( Mis en ligne le 17/08/2006 )
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