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Histoire de fantômes japonais
Jirô Taniguchi   Un ciel radieux
Casterman - Ecritures 2006 /  15.95 € - 104.47 ffr. / 304 pages
ISBN : 2-203-39641-5
FORMAT : 17x24 cm
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Un ciel radieux marque le retour de Jirô Taniguchi vers une bande dessinée à la fois intimiste et universelle, fantastique et émouvante. Le genre qui l’a imposé en France et qui a fait son succès à travers Le Journal de mon père et surtout Quartier lointain. Impossible en effet de ne pas penser à cette dernière oeuvre en lisant Un ciel radieux, puisque tout, du prétexte de départ au récit qui suit, se rapproche très nettement de cette histoire d’un homme d’âge mûr projeté dans son corps d’enfant. Il est ici aussi question des voyages de l’âme et des prises de conscience qui en découlent, des spectres qui nous entourent et du passé qui nous rattrape toujours, de la mort de nos proches et des souvenirs qui restent.

Tout commence une nuit, lorsqu’un spectaculaire et dramatique accident a lieu entre une moto et une camionnette. Takuya Onodera, le motard, a 17 ans, Kazuhiro Kubeko, le chauffeur, 42. Ce dernier, surchargé de travail et trop fatigué pour être en pleine possession de ses moyens ne peut éviter la catastrophe. Transporté à l’hôpital, on prononce sa mort dix jours plus tard. Kazuhiro laisse derrière lui une épouse et une petite fille inconsolables. Au même moment, Takuya, plongé dans le coma, avec à son chevet sa famille et sa petite amie, commence à donner quelques encourageants signes de vie…
Mais lorsque Takuya se réveille complètement c’est la conscience de Kazuhiro qui est en lui. Au seuil de la mort, l’homme d’affaires a trouvé refuge dans le corps de la jeune victime, ne reconnaissant évidemment pas tous ces gens qui l’entourent et qui disent être sa famille. Pour Kazuhiro, ce prolongement de vie est comme une seconde chance qui lui est offerte, l’occasion d’adresser un dernier au revoir à sa femme et sa fille, leur montrer combien il les aime et leur dire à quel point il regrette de les avoir trop souvent délaissées. Mais il doit faire vite, car peu à peu la conscience de Takuya reprend possession de son propre corps, bien décidé à continuer sa vie de jeune lycéen là où elle s’est brutalement interrompue. Un conflit de générations au sein d’une même enveloppe… Et pour chacun, des regrets, des rancoeurs et des peines jamais cicatrisées. C’est enfin une opportunité pour ces deux hommes de réaliser les petites choses importantes qui font le bonheur et la valeur d’une vie.

L’histoire est originale et belle certes, mais Un ciel radieux souffre, du moins dans ses premiers chapitres, de la comparaison avec Quartier Lointain. On a parfois la désagréable impression que Taniguchi tire les mêmes ficelles, cherchant à retrouver, sans trop s’égarer, la même subtile alchimie entre fantastique et émotion. Et lorsque Quartier lointain était remarquable de précision, de progression dramatique et d’efficacité narrative, Un ciel radieux manque parfois de cette même évidence qui fait les chefs-d’œuvre. Mais, au-delà de cet aspect négatif, on ne pourra pas contester l’incroyable talent de l’auteur japonais pour mettre en scène ses personnages et leur apporter de grandes histoires. Un ciel radieux recèle de moments forts et de belles émotions. Du terrible accident qui ouvre l’album aux derniers adieux de Kazuhiro à ceux qu’il aime, l’album est toujours habilement raconté, sans temps mort, et les 300 pages défilent sans ennui. Les meilleures séquences mettent en présence les fantômes et les vivants, lorsque les premiers s’emploient à transmettre leurs sentiments vers ceux qu’ils aiment à travers le corps d’un autre. Si l’on regrette quelques facilités (le couplet sur le travail harassant et la famille délaissée, la bagarre avec les camarades de classe), et autres effets dramatiques un peu trop appuyés, on reste captivé par une histoire pleine de jolis sentiments et d’humanité. Taniguchi excelle dans la mise en scène des rapports humains, des émotions qui gonflent les cœurs avant de faire couler les larmes. Les corps tremblants sont ici visibles, les silences sont éloquents et les grandes joies succèdent au profond chagrin avec une même vérité. Et si finalement l’auteur semble parfois comme en faire trop, c’est sans doute aussi parce que beaucoup d’autres n’en font jamais assez.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 10/10/2006 )
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