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L’art est à nous
Etienne Davodeau   Le Chien qui louche
Futuropolis Musée du Louvre 2013 /  20 € - 131 ffr. / 144 pages
ISBN : 9782754808538
FORMAT : 21,5x29 cm
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C’est déjà le neuvième album de cette belle collection, coédition inspirée des éditions Futuropolis et du musée du Louvre. Depuis Période glaciaire de Nicolas de Crécy en 2005, on a eu droit à une étude scientifico-anthropo-ludique de Marc-Antoine Mathieu (Les sous-sols du révolu), un récit historique (Le ciel au-dessus du Louvre), une parenthèse nocturne (Un enchantement), et même un (d)étonnant manga horrifique (Rohan au Louvre).

Étienne Davodeau, comme tous les auteurs avant lui, ne s’est pas fait dépasser par son sujet, et il prend le temps de raconter son histoire, de développer ses personnages: hors de question de ne pas être soi-même. On sort là de l’aspect commande et c’est ce qui fait toute la réussite de cette collection. Avec ses 10 millions annuels de visiteurs, le Louvre n’a pas besoin de publicité; on n’est donc pas dans la promotion lourde avec cette série, mais bel et bien face à d’honnêtes et personnels récits d’auteurs autour d’un lieu (de) culte.

Davodeau sait parfaitement faire vivre ses personnages: son dessin simple et détendu les rend forcément tous proches, crédibles, humains. Il ne faut que quelques vignettes pour s’intéresser au « héros » de cette histoire, Fabien, modeste agent de surveillance dans le musée. Avec sa copine Mathilde, ils forment un couple sympathique, « normal ». Après une journée de travail au Louvre, les deux amoureux se rendent à Angers chez la famille de la jeune femme pour le week-end, et faire la rencontre avec la clique Benion, des commerçants de meubles. Des gens gentils, un peu lourds dans leurs blagues (« Voilà donc le gars qui se tape ma soeur »), et leurs manières mais gentils. Et c’est dans les cartons du grand-père que l’on va trouver quelque chose pour Fabien: la toile d’un aïeul, un portrait d’un chien. Fabien est le parisien qui travaille dans le musée, « le grand machin avec une espèce de pyramide au milieu », il est donc celui qui va pouvoir faire en sorte que ce chien, qui louche en plus, fasse son entrée dans le plus grand musée du monde.
La suite de cette histoire fraîche et sensible est riche en surprises et en rencontres. On y croise notamment les membres d’une société secrète, des « supers amis du Louvre » en quelque sorte, qui vont aider Fabien dans sa quête improbable. Et toujours, au centre, les œuvres du musée, scrupuleusement étudiées par Davodeau (on reconnaît les salles une par une, pas de reconstitution approximative ici, l’auteur était sur place).

Une belle idée est donnée sur le musée, et sur l’art en général, à savoir que chacun y trouve ce qui lui convient. Chacun a un rapport décomplexé avec l’art et les œuvres. Fabien trouve les pharaons trop prétentieux, tandis que son collègue aime bien la lumière des flamands. Et même celui qui semble le plus érudit de tous, Monsieur Barouchi, voit dans une vénus accroupie une joueuse de volley-ball. Il y a un côté frais, un regard sans a priori que semble prôner Davodeau devant les œuvres. Sortir le musée de son champ d’experts pour le ramener près des gens. La famille Benion est persuadée de détenir un chef d’œuvre et les avis des professionnels ne changeront rien à l’affaire. Ce sont les mêmes Benion qui, d’abord un peu beaufs et ploucs, se prennent soudainement un coup sur la tête en passant devant les salles du mobilier. On retrouve, le thème exploité dans le précédent livre de Davodeau, Les Ignorants, celui de l’initiation, de la transmission, du regard neuf et vierge porté sur les choses. Le Louvre est à tout le monde, et chacun y trouve son petit bonheur. Et ça n’est pas une petite blague de Davodeau (« On dirait un dessin de BD... »/« N’exagérons rien mais c’est vrai que c’est assez maladroit. ») qui va changer la donne: on est au-dessus de ces distinctions entre art mineur et art majeur, plus question de fausse modestie: il est ici question d’une seule chose, l’amour du travail bien fait, et de la sauvegarde de tous les patrimoines.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 29/10/2013 )
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  • Le Ciel au-dessus du Louvre
       de Jean-Claude Carrière , Yslaire
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  • Rohan au Louvre
       de Hirohiko Araki
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