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Bande dessinée -> Comics |
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Daredevil, version expérimentale… | | | Brian Bendis David Mack Daredevil (tome 2) - Cauchemar Panini - Marvel prestige 2004 / 10.50 € - 68.78 ffr. / 48 pages ISBN : 2845382669 FORMAT : 21 x 30 cm Imprimer
Ce nest pas parce que Daredevil est un super-héros aveugle que lon peut se permettre nimporte quoi avec son image
Certes, les comics servent parfois de terrain dexpérimentation pour la BD, terrain appréciable car il favorise la rencontre entre des auteurs, des écoles, des styles voire des univers différents. On y trouve, depuis quelque temps, des influences intéressantes, comme les mangas (voire le magnifique Wolverine Snikt de Tsutomu Nihei, Marvel), le dessin animé (Spiderman, le secret du verre, de Faraci et Cavazzano, Marvel)
Mais cela doit demeurer dans une certaine mesure, car si les lecteurs peuvent se montrer sensibles à une certaine originalité, ils nen apprécient pas moins un peu de réalisme, un trait classique
Hélas, ce nest pas le cas pour cet album dont la lecture savère décevante.
Lhistoire était pourtant prometteuse : un jeune garçon, Timmy, devenu autiste à la suite du duel entre son père, le Triton, et Daredevil. Un journaliste obsédé par ce héros se met en quête dune vérité détenue par lenfant. Le dénouement est tout à fait réussi. La patte de Brian Bendis, le scénariste de Sam et Twitch (Semic books) est là, habile
mais le graphisme de David Mack (qui se présente dailleurs comme «artiste») , par son aspect exclusivement expérimental (dessins denfant, flou artistique excessif
) rebute. On croirait une sorte desquisse préparatoire dessinée sur une nappe de restaurant. Certes, il y a quelques images assez jolies, si lon aime limpressionnisme en BD (et encore, cest plutôt du Turner que du Renoir
) et si le détail des personnages et des décors vous importe (très) peu. Une justification à ce choix graphique pourrait être de rendre compte dun récit par un regard denfant ? ou bien comme brouillon dun calepin de reporter (il y a dailleurs un jeu typographique intéressant) ? Est-ce vraiment le rôle des comics, de sengager dans une réflexion sur la réalité telle quelle transparaît dans la BD ? Et est-il habile de choisir, comme contrepoint, une vision naïve ou limitée de cette réalité ? Enfin, faut-il faire primer le texte sur les images, au point de diluer celles-ci ? A toutes ces questions, lamateur de BD un peu expérimentale répondra oui : lalbum est pour lui
Quant au (banal ?) lecteur de comics, attentif à une histoire et à un graphisme dans un univers quil affectionne, on ne saurait trop le lui déconseiller.
Si lon peut considérer la BD comme un art à part entière, il faut toutefois contester lapparition à cet égard de labstrait et du non figuratif. Loriginalité en tant que telle nest pas le but ultime de la BD : il est bon à cet égard de parfois revenir aux vieilles recettes.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 07/08/2004 ) Imprimer | | |
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