| Roger Seiter Jean-louis Thouard Histoires extraordinaires d’Edgar Poe (tome 2) - Usher Casterman - Ligne rouge 2009 / 10 € - 65.5 ffr. / 48 pages ISBN : 978-2-203-01582-1 FORMAT : 22,6x30,3 cm Imprimer
Parmi les monstres sacrés de la littérature fantastique, adaptables en bande dessinée, Poe fait bien évidemment figure de pièce dhonneur, aux côtés des Stoker, Lovecraft, Shelley
Cest le pari de la série Histoires extraordinaires dEdgar Poe, dessinée par Jean-Louis Thouard et scénarisé par Roger Seiter. En suivant les aventures dEdgar Legrand et William Wilson, les lecteurs se familiarisent avec un fantastique un peu baroque au charme vénéneux.
Après un premier tome sinspirant du Scarabée dor, ce second tome entreprend de revisiter le mythe de la « maison Usher », moitié décor de théâtre, moitié chausse-trappe. Wilson et Legrand fuyant la police, arrivent dans une demeure étrange et sinistre où un homme, Roderick Usher, tente de redonner vie à sa sur, atteinte dune maladie étrange qui la plonge en catalepsie, une sorte de malédiction familiale. Utilisant pour cela la momie dune jeune Égyptienne quil pense ramener à la vie à coup déclairs, Usher attire lattention dune bande de ruffians new-yorkais, avides dor. Pour aider leur hôte, les deux héros vont devoir affronter une fine équipe de truands, ainsi quun gorille peu cordial
Et tout ça pour une jeune fille dà peine 2000 ans !
Si visuellement, le résultat est sympathique et dégage une ambiance étrange, colorée, baroque, lensemble a du mal à convaincre : la faute au scénario, qui pille Poe plutôt quil ne lui rend hommage, et ne sait pas tirer, des atmosphères imaginées par lécrivain, autre chose quun canevas gothique sans grande profondeur, un récit fantastique qui serait plus parodique, dans lesprit du grand guignol de la Belle époque. Et donc, sauf à y voir un hommage décalé, lensemble est un peu plat, ne récupèrant de la nouvelle de Poe quun thème (la maison folle, à limage de la folie familiale des Usher, voués aux déclin et à loblitération) et quelques images (le gorille de la rue Morgue, le supplice du pendule). Il y avait pourtant de lidée, mais à force dempiler les péripéties et de jouer sur le fantastique débridé, on en perd le sentiment détrangeté, lindicible
Petite chute, que cette chute-là.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 13/04/2009 ) Imprimer
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