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Lanfeust, homme-objet ?
Scotch Arleston   Didier Tarquin   Lanfeust des Etoiles (tome 6) - Le Râle du Flibustier
Soleil Productions 2006 /  12.90 € - 84.5 ffr. / 56 pages
ISBN : 2-84946-641-7
FORMAT : 24x32 cm
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On a connu Lanfeust un peu gamin, séduisant, naïf, écrasé par un poids trop lourd pour ses épaules, le destin de sa planète, Troy, en butte à un apprenti dictateur du nom de Thanos. Et le voilà maintenant perdu dans les étoiles, avec une mission encore plus importante : sauver l’univers… Arleston n’hésite pas à plonger son héros dans des situations impossibles. Passé maître dans l’art du cliffhanger (la fin temporaire d’un épisode, censée « accrocher » le lecteur), il avait déjà fait fort au cinquième album : Lanfeust, du fait d’un aller-retour dans le temps, s’est pris 16 ans dans la vue, il a désormais un fils, Gün, qui le hait, une femme, Cixi, toujours amoureuse mais qui s’éloigne du fait des responsabilités, son meilleur copain, Hébus, engagé aux côtés de son pire ennemi, Thanos. Aussi l’amateur des aventures de Lanfeust pouvait se demander avec inquiétude quelles nouvelles avanies attendaient son héros : ce sixième album amorce une renaissance. Lanfeust a une situation à reconquérir, une mission à remplir, un copain à récupérer.

Mais pour tout dire, il est encore un peu à la traîne : les vrais héros sont Cixi, Glace et Hébus, engagés dans une course contre la montre face à un vrai méchant, le Pathacelse, créature polymorphe qui se fait passer pour le prince Dheluu, et son âme damnée, Thanos. Tandis que Cixi tente de mobiliser les princes marchands contre les entreprises de Dheluu (propriétaire notamment de Troy) au risque d’une autre « guerre des étoiles », Thanos et Glace – figure du couple maudit – étendent leur emprise sur l’univers par la violence et la piraterie. Hébus, désenchanté puis ré-enchanté, s’est mis au service de Glace et fait la démonstration que les trolls sont d’abord des créatures sauvages, un brin cruelles même. Et au milieu de tout cela, Lanfeust, un peu déconnecté, doit retrouver son statut, sérieusement amoindri, de héros… Les lecteurs vont être soumis à rude épreuve !

Les scènes gags (Lanfeust, saoul, libère enfin ses pulsions sexuelles) alternent avec les moments les plus sombres (Thanos assassine de sang froid une innocente pour se détendre), les batailles (spatiales ou humaines) répondent aux complots… L’ensemble, selon un rythme endiablé qui est un peu la marque de fabrique des auteurs, ne nous laisse pas une seconde de répit jusqu’à la fin de l’album (qui vient toujours trop vite). Les péripéties s’enchaînent parfaitement et la machine – quasi hollywoodienne dans ses effets – fonctionne toujours. Une fois de plus, la richesse et la cohérence du monde de Troy s’imposent, servis comme d’habitude par le trait de Tarquin, inséparable de la série. Le goût du détail, le sens de la mise en scène et du grand spectacle, l’alternance entre les planches intimistes (le cauchemar de Lanfeust) et le space opera… la patte de Tarquin est là, rôdée. Il sait, graphiquement, représenter les changements constants de rythme imposés par le scénario d’Arleston. La complicité entre les deux auteurs, manifeste, participe du succès de la série.

Toutefois, le ton a changé : si comme d’habitude, quelques gags parsèment l’album, l’ambiance est plus sombre, plus adulte. Thanos se dévoile en psychopathe, Hébus en machine de guerre sans conscience, Lanfeust en père et mari inadapté... Chacun en prend un peu pour son grade. Le scénario a pris, comme les personnages, de la maturité. On a l’impression qu’Arleston a voulu noircir le trait, rendre l’histoire moins insouciante, le monde plus dur… Et c’est un plaisir : après tout, l’heroic fantasy n’est pas forcément le royaume des bons sentiments et du jeu de mot qui sauve tout. Bref, ce nouvel album, dans la lignée des précédents, exploite toujours habilement l’univers de Troy et le style de la série, mais en durcissant un peu le récit, Arleston semble enfin aller dans le sens de ses lecteurs, d’un scénario d’aventure comportant une certaine intensité dramatique. Alors que Soleil fait toujours l’objet d’un procès d’intention (une sorte de querelle entre « anciens » et « modernes » dans un créneau plutôt florissant en France), son produit-phare, Lanfeust, continue son chemin avec un bonheur toujours renouvelé et démontre sa capacité à faire évoluer doucement la série… À suivre.


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 16/01/2007 )
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