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Bande dessinée -> Fantastique |
| Christophe Bec Stefano Raffaele Pandemonium (tome 1) - Les Collines de Waverly Les Humanoïdes associés 2007 / 12.90 € - 84.5 ffr. / 56 pages ISBN : 978-2731618273 FORMAT : 24x32 cm Imprimer
1951 : Doris, une infirmière, vient prendre son poste au Waverly Hills sanatorium, immense hôpital consacré au traitement de la tuberculose. Elle y amène sa fille Cora, atteinte de ce mal, pour la faire soigner et rester avec elle. Le bâtiment est grand et ressemble à nimporte quel hôpital, moderne et doté de toutes les installations nécessaires
mais il y a des rumeurs, des bruits, des apparitions
Quel est ce visage spectral et tourmenté que Cora a vu apparaître à une fenêtre ? Qui est ce mystérieux homme qui ne vient parler quaux enfants pour leur annoncer quils sont dans lantichambre de lenfer ? Quels sont les secrets de ce sanatorium qui poussent une infirmière à se suicider ?
Cest une magnifique légende urbaine, une maison hantée telle quon la rêverait, une version médicale de lhôtel de Shining
et une histoire vraie ! Tout y est : la bâtisse ancienne à larchitecture néo-gothique (grande demeure, longs couloirs avec de multiples chambres, ambiance délabrée), une histoire inquiétante (un sanatorium, conçu pour lutter contre la tuberculose, et devenu une sorte de mouroir national) et forcément, son lot de folie, de suicides et de fantômes (63 000 morts entre 1920 et 1960
cela en fait, des candidats à la hantise). Bref, le sanatorium de Waverly Hills vaut le détour (ne serait-ce que sur Internet, où de nombreux sites de maisons hantées lévoquent, avec un luxe de détails, danecdotes et de photographies qui laisse songeur). Alors, le décor idéal pour une bande dessinée hantée, avec cette petite touche inquiétante du « cette histoire est basée sur des faits réels
» ?
Christophe Bec, auteur prolifique et efficace (de Sanctuaire, autre suspense horrifique, à Carême) se lance dans le récit dhorreur, en rebondissant sur une histoire vraie, dont il exploite habilement les traits les plus saillants (le « tunnel de la mort », les suicides dinfirmières, la « chambre 502 » et ses mystères, les enfants menés à la mort à coup dexpériences médicales
) dans un récit dépouvante bien mené. Lhorreur monte graduellement, au fur et à mesure des découvertes de Doris, qui réalise peu à peu quil y a quelque chose de malsain dans ce sanatorium. Lambiance est inquiétante et Bec sait faire croître, par petites touches, le stress. Le graphisme de Stefano Raffaele (Fragile) est moins original : si le traitement des couleurs est très réussi, et donne à lalbum une atmosphère peu engageante, lugubre, le trait, réaliste mais un peu plat, ne simpose pas. Certes, il y a quelques belles trouvailles, et Raffaele brille notamment dans les croquis architecturaux et les contre-plongées angoissantes, mais tous les visages se ressemblent un peu (ce qui du reste participe au malaise ambiant) et la mise en scène est un peu molle, ne comptant que sur la vigueur du scénario. Bref, un album sympathique, qui plaira aux amateurs dhorreur, et dont il faut attendre la suite en espérant que le dessinateur saura prendre des risques et donner plus de corps à nos cauchemars.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 03/03/2007 ) Imprimer
A lire également sur parutions.com:Sanctuaire (tome 3) de Xavier Dorison , Christophe Bec Carême (tome 1) de Christophe Bec , Paolo Mottura Fragile (tome 2) de Stefano Raffaele | | |
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