| Alex de Campi Eduardo Ocaña Messiah Complex (vol.1) - Les Enfants du destin Les Humanoïdes associés 2006 / 12.90 € - 84.5 ffr. / 48 pages ISBN : 2-7316-1766-7 FORMAT : 24x32 cm Imprimer
En 2478, lhumanité a conquis lunivers, établissant une sorte dempire à la sauce romaine, « pax terriana » comprise
Pour une minorité délus, résidant dans la Capitale, citoyens à part entière, la vie a du bon. Mais pour les autres (80 %), cest le ghetto, la débrouille, la police politique voire pire
Et puis il y a Miranda, 14 ans, qui se retrouve un beau jour messie de tout ce petit monde : 80% de citoyens de seconde zone qui comptent sur elle. La Résistance la recherche, le pouvoir la guette et lespionne, le monde entier semble sêtre ligué pour lui faire rater son adolescence
Chacun ses drames. Et pour tout espoir, lhumanité doit compter sur Sonneillon, un prince déchu, hybride dhumain et dune mystérieuse race extra-terrestre (les Néréides), suicidaire et alcoolique, un peu bagarreur aussi. Lavenir est souriant !
Le mélange des genres est un art dangereux, parce quexigeant : un peu dempire romain, une bonne tyrannie, une résistance encore plus miteuse que celle de Star Wars, un héros aussi déjanté et récalcitrant que Han Solo, au look delfe noir et une héroïne, Miranda, un peu Leeloo (celle du Cinquieme Élément), un peu Olivia Newton-John. On se bat comme dans les films de John Woo et comme dans Matrix
Des références, des clins dil, un tas didées, un peu en vrac : cela ressemble à un immense best-of du cinéma de science fiction. Quant au scénario dAlex de Campi, il reprend la figure classique en SF, mi-comique, mi-fantastique, du messie récalcitrant : il ny a quune femme pour sauver lunivers, mais elle a mauvais caractère
Lensemble a un côté sympathique, situé dans des décors baroques et déglingués, un peu rouillés, qui sont ceux dun monde en décadence. Mais si le graphisme dEduardo Ocaña fonctionne bien pour les décors et les ambiances, les humains, eux, sont nettement moins bien traités : les visages, les mouvements, les combats
Ocaña nest pas à laise dans laction et sa formation darchitecte la manifestement moins formé au matériau de chair quau béton. Ce premier tome, quoique prometteur en termes de scénario (Alex de Campi a même concocté une fin en forme de cliffhanger spécialement intrigante), laisse un arrière-goût dinachevé du fait du dessin, parfois limite amateur. Il va falloir faire mieux pour sauver lhumanité.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 20/11/2006 ) Imprimer | | |