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Bande dessinée  ->  Chroniques - Autobiographie  
 

L’enfance de l’art
Barbara Stok   Vincent
EP éditions 2015 /  16 € - 104.8 ffr. / 144 pages
ISBN : 978-288932-012-7
FORMAT : 16x23 cm
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Généralement, les biographies dessinées sont quelque peu empâtées, coincées entre une volonté de reconstitution précise et une narration académique, et illustrée par un dessin où l’anatomiquement irréprochable flirte avec la froideur et la rigidité absolue. C’est le grand genre de la bande dessinée historique qui, dans ses pires moments, reste assez ennuyeux à lire. Avec ce Vincent de Barbara Stok, c’est tout le contraire qui se passe. Dès la couverture, on est frappé par ce portrait qui prend toute la place, on se croirait devant une œuvre primitive de Julian Opie. Le gros trait noir et épais, les aplats de couleurs unies, l’absence de décor : on est loin de ces couvertures accrocheuses qui veulent, dès le début, en mettre plein la vue, pour finalement avouer lors des premières planches qu’il n’y a finalement pas grand chose à voir. Barbara Stok prend le contrepied de ces monographies ampoulées pour nous offrir non seulement une très belle évocation de la vie de Van Gogh mais aussi, et surtout, un superbe album de bande dessinée.

La période racontée va de l’arrivée de Vincent Van Gogh à Arles jusqu’à ses quasi derniers jours à Auvers-sur-Oise. Là aussi, la simplicité est de rigueur : pas de date, pas de longs récitatifs. Barbara Stok adopte un ton léger, discret, en accord avec son style naïf et limité. Il y a du dessin d’enfant dans ces planches et c’est aussi à l’enfance que renvoie le personnage de Van Gogh dans la première partie du livre. Tour à tour enjoué, capricieux, râleur, idéaliste, dépendant financièrement de son grand frère… Avec ses sautes d’humeur soudaines et son goût pour les choses simples, il apparaît comme un gamin enthousiaste aux passions exacerbées. On est loin de l’image du peintre maudit habituellement servie.
Le génie de Van Gogh, Barara Stok ne le met pas en scène : elle montre seulement un homme dévoré par son travail. Un artiste à côté de qui tous les autres font pâle figure. Même Gauguin apparaît ici comme un dilettante un peu paresseux à côté du fougueux et infatigable Vincent. C’est un peintre qui ne pense qu’à ça, et lors de ses crises, seule la peinture arrivera à calmer ce jusqu’au-boutiste exigeant. Le travail c’est sa santé. Les dernières planches voient l’artiste littéralement avalé par son œuvre dans une superbe et émouvante conclusion.
Cette tonne de travail, ces centaines de toiles, Barbara Stok les figure dans ses propres cases, sans chercher à les reproduire méticuleusement mais en en donnant des évocations : des décors que l’on reconnaît ici et là, des personnages dont on a vu les portraits dans les musées, et ces couleurs pures, chaudes, explosives. Avec ces aplats unis, cela aurait pu tourner au cauchemar oculaire mais le résultat est au contraire une suite à la fois harmonieuse, ensoleillé et festive, comme la palette de Van Gogh.

L’autre aspect abordé par Barbara Stok dans cette biographie (partielle), c’est les rapports tendres et singuliers entre Vincent et son frère Theo. Ce dernier le soutenant jusqu’au bout et croyant en lui jusque dans les pires moments. Se basant sur la correspondance entre les deux frères, l’auteure parvient à faire vivre ses personnages avec une grande force et une belle émotion. Van Gogh apparaît humain, trop humain.

Derrière cette apparente naïveté, cette simplicité revendiquée du ton comme de la forme se cache donc bel et bien un petit bijou aussi inattendu que bienvenu.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 12/02/2015 )
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