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Bande dessinée  ->  Policier - Thriller  
 

Angleterre éternelle
Philippe Wurm   Jean Dufaux   Les Rochester (tome 3) - La liste Victoria
Dupuis - Repérages 2004 /  9.50 € - 62.23 ffr. / 48 pages
ISBN : 2-8001-3523-9
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La série Les Rochester avait débuté aux éditions Casterman, avec «L’Affaire Claudius» et «Claudius ne répond plus». Elle se poursuit chez Dupuis, dans la collection «Repérages». Ses héros en sont, théoriquement, un couple de divorcés : lady Elza Rochester, jeune femme charmante issue de la meilleure société, et son ex-mari Jack, journaliste sportif, prototype du débrouillard, porté sur la bouteille mais costaud, sans véritable principe moral mais finalement d’une honnêteté à toute épreuve (son nom de famille est Lord ; on appréciera l’ironie). Le couple est séparé, parce que vraiment trop mal assorti ; mais la passion est la passion : l’aristocratique Elza et le populaire Jack ne peuvent pas se passer l’un de l’autre.

L’argument de l’album est le suivant : fille de millardaire, la petite Victoria semble, depuis la mort de sa mère, bénéficier d’un don étrange. D’abord, elle désigne, dans les journaux, les noms des vainqueurs des courses de lévriers du lendemain. Puis elle y montre les noms de gens qu’on retrouve assassinés le jour suivant. Enfin, les choses s’aggravent lorsque, ayant désigné le train Londres-Cardiff de 8h47, celui-ci déraille ! Son père s’en ouvre à l’un des membres de son club, le dandy célibataire Antony Bellock, qui lui-même met Jack Lord sur le coup. L’enquête se développe, qui fera alterner le paranormal – la petite Victoria a-t-elle vraiment un don ? – et le policier le plus sordide. En dire plus serait tuer le suspense de l’histoire, qu’on peut d’ailleurs trouver, à l’issue de celle-ci, un peu faible.

De façon générale, le scénario souffre d’une hésitation fondamentale. Jean Dufaux semble ne pas avoir tranché la question de savoir s’il se lançait dans une série tournant autour des amours compliquées de Jack et Elza, ou s’il produisait une intrigue policière ficelée en un seul volume. Du coup, l’essentiel de ce tome tourne autour de l’enquête policière, menée par Jack, que vient interrompre une assez longue, mais unique, digression sur ses rapports avec Elza, qui n’apporte rien à l’histoire.

Le cadre général de l’album de Wurm et Dufaux est assez troublant. Il est censé représenter Londres de nos jours, puisqu’il y est question de futurs euros anglais. Mais, en fait, le décor est bien plutôt celui d’une sorte d’Angleterre éternelle : celle de l’aristocratie et de ses clubs, des milliardaires excentriques et blasés, des dandys et du petit peuple londonien, pauvre mais débrouillard, des courses de lévriers et des journaux populaires. La toile de fond des Rochester est ainsi un temps figé depuis le XIXe siècle, ce que vient d’ailleurs rappeler le prénom de la petite fille qui se trouve au cœur de l’intrigue, Victoria.

On se demande pourquoi Wurm et Dufaux n’ont pas franchement choisi une autre époque pour situer leurs personnages si peu contemporains. L’entre-deux-guerres leur aurait bien convenu. Wurm, qui semble avoir un goût prononcé pour l’architecture moderne – on reconnaît en effet, à la fin de l’album, les nouveaux quartiers du Sud de la Tamise – propose souvent des représentations architecturales qui renvoient moins à notre modernité dans ce domaine qu’à celle des années 1930. C’est le cas, en particulier, de la maison d’architecte dans laquelle vit la petite Victoria. Les années 1930 auraient d’autant plus convenu que le dessin de Wurm, qui rappelle un peu celui de Floc’h, a cette raideur propre à l’esthétique futuriste des années 1930. C’est un style un peu figé, qui a son élégance, mais qui peine à rendre compte de la Londres d’aujourd’hui.


Sylvain Venayre
( Mis en ligne le 03/04/2004 )
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