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Bande dessinée -> Policier - Thriller |
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Sherlock perdu en Uchronie | | | Thierry Gloris Emiliano Zarcone Waterloo 1911 (tome 1) - Un rouquin de trop Delcourt 2008 / 12.90 € - 84.5 ffr. / 48 pages ISBN : 978-2-7560-0797-7 FORMAT : 24x32 cm Imprimer
Un classique de luchronie, ce « passé alternatif » : dans Waterloo 1911, Napoléon la finalement emporté à Waterloo (Grouchy est arrivé à temps), la France impériale a reconquis son empire, les Bonaparte se sont succédés sur le trône de France et
Sherlock Holmes est né à Paris, sous le nom de Théophile Duroc ! Le postulat de cette nouvelle série est à la fois classique et ambitieux. Si un XXe siècle « bonapartisé » est assez convenu, la version française de Holmes savère très originale. En effet, Thierry Gloris, dans ce premier tome, a choisi de multiplier les références, les hommages, les parodies, les allusions et les clins dil. Disons, sans trop déflorer lintrigue, que outre Conan Doyle, ce sont Edgar Allan Poe, Edvard Munch, Sax Rohmer ou encore Bram Stoker qui sont convoqués pour cet album (et cet univers) riche, qui trouve son inspiration tant dans la littérature fantastique et policière du début XXe que dans les comics contemporains (il y a même un justicier masqué
).
Lhistoire est un classique, celui du meurtre impossible
Mais si dans la recette, on ajoute un mystérieux asiatique à la tête dune organisation criminelle, un justicier masqué, un globe doré mystérieux, convenons que lon sécarte sérieusement du roman victorien pour saventurer dans des eaux plus troubles. Et pour faire la paire avec le détective (conseiller spécial de lempereur tout de même
Holmes nétait pas si courtisé), un certain Poivron qui vaut bien un dénommé Watson
Lalbum se déguste jusque dans sa conclusion, qui propose au lecteur le pire des cliffhanger et incite fortement à attendre la suite avec impatience.
Un beau scénario, pailleté de clins doeils, avec quelques saillies danthologie (comme les jurons du style « par lulcère de lempereur »
), un graphisme dEmiliano Zarcone qui a su composer un Paris à la fois proche (les monuments sont toujours là) et vaguement différent, un brin gothique : une cité uchronique en diable, bourrée de références graphiques à des séries et des auteurs de BD actuels (et même un peu de Cthulhu RPG pour les amateurs, cf. page 13
à discuter du reste). Lambiance est sombre, les personnages sont bien travaillés, les visages sont exécutés avec des ombres plutôt que dessinés, leffet est très saisissant. Bref, une série qui démarre en fanfare et un album qui se savoure autant pour son intrigue que pour ses multiples références.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 22/09/2008 ) Imprimer | | |
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