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Bande dessinée -> Aventure |
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Puissance du roman-feuilleton... | | | William Vance Jean Van Hamme XIII (tome 16) - Opération Montecristo Dargaud 2004 / 9.45 € - 61.9 ffr. / 48 pages ISBN : 2-87129-592-1 FORMAT : 23 x 30 cm Imprimer
Encore un nouvel épisode des aventures de XIII, le super-héros amnésique à la tempe blanchie, créé il y a maintenant vingt ans par William Vance et Jean Van Hamme. Inutile de le présenter, ni lui, ni le major Jones, ni le général Carrington, ni le colonel Amos, ni la belle Maria, ni livrogne Mullaway, ni le marquis Armand de Préseau et son épouse Betty, ni la fourbe Felicity. Ce nest dailleurs pas le moindre des mérites de Vance et Van Hamme davoir ainsi créé une galerie de personnages, peut-être caricaturaux, mais à coup sûr entrés en force dans la culture commune de notre temps. Les millions dalbums vendus en témoignent. Feront-ils encore partie de limaginaire collectif dans cinquante ans ? Bien malin qui pouvait prévoir la postérité des Trois Mousquetaires ou du Comte de Monte-Cristo, vers 1850, et labsence de postérité de leurs concurrents.
Suite des aventures de XIII, donc. On lavait laissé dans la république imaginaire du Costa Verde ; on ly retrouve, à la recherche de lune des trois montres dargent dont Vance et Van Hamme nous avaient révélé lexistence dans lun des plus mauvais albums de la série (le n°11). Révéler les péripéties de cette quête tuerait tout lintérêt de lalbum. Elles seules, en effet, en justifient la lecture. La psychologie des personnages névolue pas une minute tout au long de ses 48 pages. Quant aux nouveaux intervenants, il est inutile den parler.
En fait, Vance et Van Hamme savancent lentement (il ne faut pas tuer la poule aux ufs dor !) vers la conclusion, dont ils laissent entendre que le point final coïncidera avec celui de lalbum n°18. Aussi, regroupent-ils leurs personnages principaux autour dune quête unique et rappellent-ils, avec parfois de très gros sabots, des éléments épars des albums précédents.
On ne peut pas sempêcher de penser, malgré cette volonté den finir avec la série la plus célèbre de ces dernières années, que Van Hamme tire à la ligne (mais nétait-ce pas aussi le défaut prêté à Dumas ?). Une première fin logique était attendue au n°5 («Rouge total») et la volonté des auteurs de multiplier les péripéties autour de la quête didentité de XIII les a depuis longtemps davantage rapprochés du Rocambole de Ponson du Terrail que des Trois Mousquetaires
A cela sajoute linégal travail de Vance, dont le dessin réaliste saccommode mal de la précipitation. Déjà, les albums précédents nétaient pas tous irréprochables. Là, malgré le talent, la rapidité dexécution de certaines vignettes pose problème. Les jeunes personnages masculins ressemblent presque tous à XIII ; leurs cous sont parfois vraiment des cous de taureaux ; leurs bras sommairement dessinés rappellent davantage les derniers albums de Corto Maltese (Mû quon a le droit par ailleurs de trouver excellent) que le dessin réaliste qui a fait la gloire de Vance, etc. Et pourtant, rien ny fait. On lira le n°17, puis le n°18, pour connaître la fin. Puissance du roman-feuilleton !
Sylvain Venayre ( Mis en ligne le 28/02/2004 ) Imprimer
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