L'actualité du livre Jeudi 28 mars 2024
  
 
     
Le Livre
Bande dessinée  ->  
Comics
Manga
Historique
Réaliste
Fantastique
Science-fiction
Policier - Thriller
Aventure
Humour
Adaptation
Jeunesse
Les grands classiques
Chroniques - Autobiographie
Revues, essais & documents
Entretiens
Illustrations, graphisme et dessins d’humour
Autre

Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & Sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Bande dessinée  ->  Les grands classiques  
 

Palmes académiques
Carl Barks   La Dynastie Donald Duck, Intégrale Carl Barks (tome 3) - Bobos ou bonbons ? et autres histoires
Glénat - Intégrale 2011 /  29 € - 189.95 ffr. / 384 pages
ISBN : 978-2-7234-8313-1
FORMAT : 17,5x24,8 cm
Imprimer

Avec ce troisième volume, l’intégrale Carl Barks nous propose une nouvelle moisson des plus grandes histoires des canards les plus célèbres. En 1952-1953, le dessinateur est encore en train d’enrichir l’univers de Donald, Picsou et les autres, à grand renfort de personnages et de thèmes nouveaux, qui deviendront de solides piliers de Disney pour les cinquante ans à venir : Géo Trouvetou, Goldie, les trois nièces de Daisy, le sou-fétiche...
Les amateurs se précipiteront particulièrement sur Retour au Klondike, un des grands classiques de la mythologie de Balthazar Picsou. Dans cette histoire, le multimilliardaire palmé part près du Yukon, à la rencontre de son passé et de son amour de jeunesse. Les dessinateurs suivants, en particulier Don Rosa dans La Jeunesse de Picsou, reviendront à loisir sur ces révélations. Un épisode subtil où le personnage du radin continue à gagner en ambiguïté : vieil avare décrépi dans les aventures de Donald, il devient plus sympathique depuis qu’il endosse le rôle-titre de son propre comic-book. Ici, il laisse voir les failles de sa voracité quand il doit encaisser les dettes de la seule femme qu’il ait jamais aimé. Où l’on découvre surpris que son avarice est d’abord un masque, derrière laquelle il cache son humanité.

Beaucoup plus tard, Don Rosa reprendra ce côté humain, mais en l’intégrant à une vision plus héroïque de Picsou. Il en fera un conquérant, un aventurier de tous les temps. En 1952, au contraire, Picsou incarne le propriétaire. Il maîtrise à la fois l’espace et le temps, et ses histoires découlent des variations imposées à ce bagage : que sa fortune soit menacée par les Rapetou, et qu’il lui faille la défendre, ou qu’une partie inédite de sa vie (voire du passé de sa famille) refasse surface. En cela, il est bien contemporain de la mise en place d’un lieu et d’une époque : Barks est en train de penser Donaldville, il en place aussi le maître. Avec force caractère, mais en laissant la place à la variation des sentiments.

Parler d’amour n’a jamais été facile chez Disney, encore moins en bande dessinée où l’éditeur Dell imposait une pudibonderie bien en règle. Barks s’est donc retrouvé censuré, dans cette histoire comme dans d’autres, et on apprécie de retrouver ici la version originale.

On mesure avec joie dans cet opus la façon qu’a Barks de se débattre avec les contraintes éditoriales. Le volume s’ouvre sur Bobos ou bonbons ?, inspiré d’un dessin animé de 1952, d’une tonalité nettement moins réaliste que ses histoires habituelles de l’époque. Ailleurs, il cherche visiblement à se libérer de ce qu’il a lui-même créé. On voit des personnages apparaître pour l’utilité d’un épisode, changer de morphologie dans un autre, se trouver une vocation brutale… A chaque fois, il semble tout réinventer, s’offrir le luxe de la variation tout en conservant les fondamentaux de son univers. La marque d’un enrichissement progressif, qui s’interrompra assez brutalement quelques années plus tard.

Le dessinateur s’amuse même à jouer de l’animalité de ses personnages, mettant en scène une boîte qui donne la parole aux animaux ; avec cette séquence incroyable où un loup (qui habituellement ne parle pas) se déguise en chien (qui habituellement parle) pour se faire passer pour un anthropomorphe. C’est la logique du jeu, en permanence.

Que ce soit dans la découverte des subtilités de l’âme de Picsou ou dans les aventures fantaisistes de Donald et de sa petite famille, on se régale en relisant ces pages, d’autant plus que l’appareillage critique est sérieux. Et maintenant que l’intégrale Barks est bien lancée, on espère que Glénat ne tardera pas à commencer celle de Gottfredson, son équivalent dans le monde de Mickey.


Clément Lemoine
( Mis en ligne le 17/07/2011 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • La Dynastie Donald Duck, Intégrale Carl Barks (tome 2)
       de Carl Barks
  • La Dynastie Donald Duck, Intégrale Carl Barks (tome 1)
       de Carl Barks
  •  
    SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
    Site réalisé en 2001 par Afiny
     
    livre dvd