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La croisière s’amuse
Lewis Trondheim   Fabrice Parme   Panique en Atlantique - Le Spirou de… (tome 6)
Dupuis 2010 /  13.50 € - 88.43 ffr. / 64 pages
ISBN : 978-2-8001-4738-3
FORMAT : 24x31 cm
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En 2003, avec L’Accélérateur atomique, Lewis Trondheim réalisait un faux album de – mais véritable hommage à – Spirou. Sept ans de réflexion ans plus tard, Dupuis décide de donner carte blanche à l’auteur en lui donnant la possibilité d’écrire un album, officiel cette fois, pour cette série parallèle aux aventures du petit groom.

Pour l’occasion, Trondheim prête ses crayons à l’un de ses complices dessinateurs, Fabrice Parme. Sans tergiverser, c’est d’abord ce trait qui interpelle et qui plaît. Parme puise son inspiration graphique dans le cartoon et l’illustration rétro. Son dessin propre et dynamique est d’une précision et d’une caractérisation sans faille et il ne lui faut pas plus d’une vignette pour s’approprier le personnage de Spirou, comme si cela faisait vingt-cinq ans qu’il travaillait dessus. Du reste, c’est toute une galerie de personnages que le dessinateur se plaît à mettre en scène : des gros, des petits, des vieilles biques et de jeunes biches… sans oublier Fantasio, aussi maladroit que séduisant (et pourquoi pas ?), et Champignac égal à lui-même. Ces êtres de papier s’agitent dans tous les sens, au milieu de décors tout aussi stylisés au charme très sixties.

Après les vert-de-gris et les tons terreux des deux précédents albums de la série, le bleu électrique de la couverture annonce donc une ambiance plus légère, plus débridée, et foncièrement survoltée.

Et pour cause, Trondheim a concocté une intrigue plutôt farfelue, dans la lignée de Franquin, faisant intervenir quantité de situations saugrenues et d’inventions rigolotes. De plus, la trame est ici resserrée, faisant oublier les improvisations parfois hasardeuses de Lapinot. L’histoire commence lorsqu’une restructuration du Moustic Hotel oblige Spirou à changer de poste. Le voilà toujours groom mais sur « Le Roi des Mers », un immense paquebot de luxe. Fantasio de son côté est avide de peopleries et embarque clandestinement sur le navire pour traquer un cliché compromettant de la jolie Marinella Cabotini. Quant au Comte de Champignac, lui aussi de la traversée, il fait des recherches sur ce qui a pu faire disparaître, une semaine plus tôt et dans les environs, un autre paquebot de la même lignée… La suite du récit va convoquer deux machines farfelues, prétextes à des situations rocambolesques, et bon nombre de péripéties échevelées. La croisière ne s’amuse plus, et lorsqu’il s’agit de survie, la solidarité n’est plus compatible. C’est la lutte des classes qui reprend le dessus sur ce navire isolé, où l’homme est un loup pour l’homme (et aussi pour l’écureuil). L’occasion pour Trondheim d’aligner quelques dialogues pétillants : « Si seulement ils n’étaient que de sales riches, mais en plus, ils ont tout leur temps pour faire de la musculation. », s’exclame un officier qui vient de se faire tabasser. Et plus loin : « La fraternité, c’est pour les pauvres, jeune utopiste ! ».

Sans surpasser l’album d’Émile Bravo, tranquillement installé sur son nuage olympien, ce nouveau volet de l’innovante série parallèle des aventures du groom n’en reste pas moins une belle réussite. Certes un peu longuet par moments, et manquant cruellement de véritables bons gags, le récit a le mérite de relancer régulièrement l’action et d’aller au bout de sa trame narrative sans se démener.

Dernier détail qui a son importance. Entre ce volet et le précédent, la série a été rebaptisée. Il ne s’agit plus d’ « une aventure de Spirou et Fantasio par… », mais bel et bien « Le Spirou de… ». Le personnage, en entier, est désormais à la merci des auteurs, de n’importe quel auteur. Et cela ne présage, on le souhaite, que de bonnes choses.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 24/04/2010 )
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